Pombagira – Flesh Throne Press


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On pensait presque les avoir perdus… faut dire qu’ils nous avaient mal habitués ! Un album par an depuis les débuts de leur carrière, passant de label obscur à label discret, et d’un seul coup… silence ! Trois ans qu’on n’en avait pas entendu parler, et voilà que le duo grand-briton déboule chez les décidément très hypés Svart Records (Acid King, Brutus, Mantar, etc…) avec un nouvel album, que dis-je, un colosse de près d’une heure et demie, qui remplit bien un double disque / CD.

 

Au niveau du style, on n’est pas complètement déstabilisé : les londoniens évoluent dans une sorte de mélange entre le doom le plus traditionnel (quelque chose à cheval entre l’austérité froide des premiers Electric Wizard et le sens mélodique un peu malsain d’un Pentagram) et des fulgurances atmosphériques et mélodiques, puissantes ou envoûtantes. Même s’ils semblent subtilement se détacher de plans parfois très construits, presque prog, au profit d’ambiances plus « jammesques », on est quand même en terrain connu, ce qui fait du bien, car le contraire nous aurait contrarié. L’agréable surprise de ce Flesh Throne Press est en réalité qu’il est très bon, meilleur sans doute que ses prédécesseurs. Plus direct, plus soigné, plus fort… Plus riche, globalement, si bien qu’il en est difficile de résumer son périple en quelques mots clés, dans une synthèse qui apparaît, au fil des écoutes, aussi difficile qu’inutile.

 

Laissons parler les chansons plutôt. Points forts de la double-galette, des titres comme « Sorcerous Cry », « In The Silence » ou « The Way » déroulent chacun sur une douzaine de minutes en moyenne leur ambiance lugubre, portée par la six-cordes à la fois omniprésente et lointaine (un subtil écho dans le mix) de Peter, ainsi que par son chant proprement hanté. Le duo sait faire tournoyer un riff quand il en a un sous le coude. Bénéficiant d’un luxe d’espace (un double album, quand même), le duo se permet des quasi-interludes instrumentaux (« Soul Seeker », « Time Stone », ou même les plus de quatre minutes de « Gather »…) qui ne manquent pas d’intérêt. Notons quand même, petite facétie de prod s’il en est, que le couple se permet d’ajouter occasionnellement une ligne de basse ou de guitare pour densifier un peu des morceaux ici ou là, mais ça ne diminue en rien la puissance musicale débitée par ces deux cinglés. Le premier disque se termine par un majestueux « Flesh Throne Press » de presque un quart d’heure, tortueux et aérien, qui par son ambiance peut même raviver le souvenir récent du dernier Yob dans ses segments les moins agressifs. En miroir, pour conclure (ou presque) la seconde galette, le duo s’engage dans un titre sinueux, qui ouvre en sa moitié (passées la cinquième minute, quoi…) la voie à une séquence aérienne, presque enjouée, essentiellement en son clair (et avec toujours – mais de manière plus prégnante ici – ce son chargé d’une reverb un peu froide). Ce faisant, le groupe finit sa production en ouvrant la perspective à de nouveaux sons, de nouvelles tentatives qui, si elles sont aussi soignées que ce Flesh Throne Press, nous font saliver d’avance. Un excellent album.

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