Sungrazer – Mirador


sungrazer-mirador

Trois petits tours et puis s’en vont, ce serait peu l’histoire de Sungrazer, trois Flying Dutchmen que j’aurais découverts quelques semaines avant leur split en 2013, la commande de leurs deux LP restant à jamais dans les brouillons de ma boîte mail…

Tristesse et désolation de ne pouvoir les voir jouer mises à part, il restera toujours le plaisir de se replonger dans leur courte mais impeccable discographie, dont ce Mirador de 2011 sera du coup (pour l’instant ?) le point central.

Intro ride-basse sur fondu d’entrée, la guitare s’installe gentiment, on s’embarque pour 48 minutes de montagnes russes en plein désert néerlandais. On pousse le son pour profiter à fond de la chaleur ronde de la prod’ et on monte dans le manège du trio, dans lequel jams psychés bien planants s’étirent jusqu’à explosions de fuzz (l’excellent « Wild Goose » en ouverture) avant, une fois le pompon attrapé, d’atterrir sur un autre jam psyché bien planant (ce passage au milieu de « Sea »…), voire un solo plus ou moins gorgé d’effets où parfois même la basse s’en mêle (l’instrumental costaud « Octo »).

Quelle que soit la formule choisie ça reste fichtrement bien senti, la recette de la musique des hollandais déjà cuisinée sur leur précédent effort, parfois bluesy, parfois jazzy mais toujours groovy, fonctionne toujours, délicieusement.

Tout ça servi sur son coulis de voix sucré, plutôt discret sur la longueur, régulièrement doublées et carrément pop dans l’idée, on ne se surprendra pas à penser qu’on s’approche de ce qu’un certain rouquin aurait pu faire si… avec en prime le côté « Haze » nord-européen.

Trio oblige la basse est omniprésente, bavarde ou discrète au besoin, servie par un batteur subtil et souvent tout en retenue qui contribue grandement à nuancer le propos. Il n’en fallait pas moins pour donner à la guitare, de temps à autres soutenue par une deuxième, l’idée de s’exprimer au mieux et exploiter toutes sortes de possibilités sonores, renforçant ainsi les sensations aériennes disséminées tout au long de l’album.

Et là, une fois le tubesque « Goldstrike » passé, les veinards se lèvent pour enchaîner sur la face B, trois morceaux pour 25 minutes quasi ininterrompues, véritable offrande des bataves au dieu(x) Stoner et parfait mirador sur l’étendue du savoir faire Sungrazer. Ainsi on se délecte du calme (« Behind », magnifique quart d’heure avec son passage percus) avant la semi-tempête grasse mais maîtrisée du morceau titre, pour terminer langoureusement dans une ambiance floydienne (des débuts) à souhait. Les veinards écoutent les derniers craquements, rouvrent les yeux et soupirent,  rideau, merci.

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