Fistula – Longing For Infection


FISTULALFIhires

Depuis 2001, Fistula, quatuor sludge cracra de l’Ohio, s’évertue sans relâche à faire couler la boue dans les sales oreilles de ses suiveurs. Resté longtemps underground, en publiant des dizaines de splits, 45T et autres formats sur autant de labels DIY ou distro, le groupe a aujourd’hui attiré une plus large lumière, ralliant même l’Europe et le Roadburn Festival. Ceux qui furent longtemps considérés comme l’un des groupes les plus sales de leur génération ont finit par mettre de l’eau dans leur cubi de vin, par prendre un peu de distance avec les milieux crust à mycose pour intégrer gentiment de grandes doses de metal dans leurs punks attitudes. Le résultat, bien sûr, à de quoi écœurer les plus anciens amateurs du combo mais ouvre à Fistula les portes en acier d’un monde où le sludge se consomme au petit déjeuner. Le groupe se présente alors sur des tempi tendant vers le doom et un son de guitare aux inflexions clairement plus métalliques. Exit le punk crasse à tous les étages, la Fistule se soigne et ça s’entend. L’apport de Dan Harrington, au chant depuis fin 2013, semble d’ailleurs y être pour beaucoup dans cette lente mais sûre transformation.

Longing For Infection se présente alors comme un disque plus proche d’EyeHateGod que de Grief et, après une introduction cultissime dans son genre, l’album déroule, sur 7 plages, un sludge bas du front certes, mais bien plus écoutable pour le tout venant que leurs publications précédentes. De la production au son des guitares, tout est bien plus léché que ce que cette hideuse pochette laissait présager. Si « Too Many Devils And Drugs » fait encore un peu le pont avec le punk hardcore qui a fait la renommée du gang, les breaks lourds comme l’acier et les tempi de marécages finissent, au fur et à mesure des titres, par installer Fistula dans sa nouvelle demeure, celle d’un sludge plus calculateur, mais gagnant en intérêt ce qu’il a perdu en danger. Ainsi « Morgue Attendant » se permet un riff presque hard rock et se pose, sans forcer, comme le morceau phare du disque. Notons également le délicat « Smoke Acid Shoot Pills » au rayon des morceaux composés dans l’unique but de froisser quelques cervicales.

Il est évident, à l’écoute de Longing For Infection que ceux qui criaient déjà depuis quelques temps à la traitrise de Fistula ne changeront pas leur fusil d’épaule ; pour les autres ce disque est un défouloir tout à fait valable. Alors, amateurs de Dopethrone, Weedeater ou EyeHateGod, tenez-le vous pour dit.

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