Gozu – Equilibrium



Rapide, brutal et technique, tel était Ricky « The Dragon » Steamboat, légende du catch de la fin des eighties. Rapide, brutal et technique, tel est « Ricky « The Dragon » Steamboat », morceau qui ouvre cet Equilibrium, le quatrième opus de la saga Gozu.

L’auditeur est donc tout de suite dans le bain, projeté dans les cordes et recevant une belle savate dès la première des huit pistes qui composent cette galette. Vous l’aurez compris, Gozu revient pour en découdre sérieusement. Mais attention le gang de Boston ne cherche pas le KO immédiat. La preuve avec le deuxième titre, « The People vs. Mr. T »,  sur lequel le groupe ralentit le rythme. Le morceau, servi par un riff lourd et puissant est rutilant à l’image de la quincaillerie portée par le bonhomme.

Déjà sonné après à peine dix minutes de musique, et Gozu qui poursuit son travail de sape. Avec son riff d’intro qui tourne en boucle, et le timbre posé de Mark Gaffney, « King Cobra » vient clairement lorgner du côté d’un Soundgarden. Et tandis que l’on se laisse docilement entraîner vers Seattle par le combo de Boston…..ce dernier nous rattrape sauvagement par le colback et nous ramène sur la côte est où un matraquage en règle nous attend.

Car c’est là que réside tout l’art de Gozu : réussir à nous maintenir captifs de ses grands écarts et à nous balader au gré de son humeur. La section rythmique Grotto/Hubbard, en ébullition permanente, tient la baraque à bout de bras. Ces fondations solides permettent ainsi à Doug Sherman de poser ça et là des soli incroyablement incandescents comme celui, sorti de nulle part, de « Manimal ». L’alchimie est parfaite.

Les coups pleuvent. Manchettes et clés de bras s’enchaînent, et l’auditeur étourdi ne sait plus où donner de la tête. Après une grosse demi-heure de groove et de démonstration technique, le moment est propice à l’assaut final. Entre riffs diaboliques et rythmique assassine, « Stacy Keach », figure légendaire des séries télévisées, va nous essouffler puis grimper sur la troisième corde, venir se jeter droit sur nous et nous aplatir comme une crêpe.

L’heure est venue pour les bostoniens de venir clore les débats, comme à leur habitude, avec un morceau long. Durant les trois premières minutes de ce « Ballad of ODB », Gozu vient mettre un pied dans un terrain où reverb et incantations mystiques se tirent la bourre. C’est ensuite au tour de la voix irrésistible de Gaffney d’entrer en scène et de nous attirer dans ses filets, telles les sirènes avec les plus valeureux des marins. La prise de soumission est parfaite et, après ces onze minutes, nous sommes à terre au centre du ring, les deux épaules rivées au sol et complètement groggy. 1, 2, 3 : le gong retentit. Gozu est déclaré vainqueur de ce match à sens unique.

Le groupe reste un véritable ovni dans la scène stoner, scène dont il semble s’éloigner lentement mais sûrement pour se tourner vers une obédience plus metal. Et contrairement au catch, Gozu c’est pas du chiqué ! Cet Equilibrium, tout aussi riche que ses prédécesseurs, profite pleinement de la stabilité du line-up du combo depuis maintenant quelques années. Nous ne saurions donc trop vous conseiller d’aller écouter le groupe si vous ne le connaissez pas déjà, et de vous jeter avidement sur cette nouvelle plaque de qualité. Gozu a trouvé son point d’équilibre.

 

 

Note de Desert-Rock
   (9/10)

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