Boris – Boris at last – feedbacker


 

Tiens, un album de Boris… On sait jamais trop à quoi s’attendre avec les japonais ! En fait on sait juste à quoi ne PAs s’attendre : du hard rock racé et épique, rapide, 23 riffs par chanson, des chansons de 2 minutes avec couplet – refrain – couplet – refrain – break – refrain… Naaaan… Boris ne fait rien comme les autres. Pas par principe, plutôt par conviction. Parce qu’ils ne savent pas faire autrement, ils sont nés pour ça, taillés pour jouer « du Boris ».

Première illustration dès l’insertion du CD dans la platine : 5 plages seulement en tout… qui se révèlent être les 5 passages d’une même chanson, 5 étapes nécessaires à la construction de l’édifice « Boris at last – feedbacker ».

Première étape : une larmoyante, lancinante complainte exclusivement guitaristique de plus de 9 minutes, donne le ton. Pas vraiment une succession de notes, on a plus l’impression que les pédales sont plus utilisées que la main gauche, et que le larsen joue à cache cache pendant plusieurs minutes… Spécial…

Seconde « chanson », une marche de plus vers la « chanson » est franchie, avec l’ajout de quelques coups de cymbales et caisse claire, sur des nappes de gratte/basse aériennes, lascives. Ca tourne à 2 à l’heure, et un semblant de mélodie commence à se détacher ! Heureusement, car c’est quand même une plage d’un quart d’heure ! Dès le milieu du morceau, des chants de guitare commencent à s’élever et à prendre le devant, pour quelques soli illuminés, en tout cas de fort bon aloi. Le chant vient même s’ajouter pour ajouter un relief bienvenu… Et là, surprise ! On ne s’ennuie pas, finalement !

On est donc arrivé à une certain « rythme de croisière » (étrange d’employer cette expression pour un album de Boris !!) lorsqu’arrive la plage 3, sans doute la plus variée de la galette, puisque même si elle prend la suite de la « grande chanson », propose le plus de variété, que ce soit dans le chant ou les parties de batterie par exemple, notamment sur des parties où Takeshi et Atsuo chantent en choeur sur fond de grattes saturées.

Si la plage 3 était le point culminant en terme d’intensité musicale, la 4 est finalement le début de la « redéscente ». On a l’impression que les instruments sont posés là, par terre, encore essouflés par cette montée de pression, émettant des sons improbables, distants, poussifs, des dissonnances grésillantes qui pourtant ne heurtent pas les tympans. Toujours, d’ailleurs, les japonais garderont en tête cette priorité « physiologique » : chaque son émis par Boris ne doit pas blesser l’oreille ! Les larsens sont donc maîtrisés, les aigus pas trop aigus…

La plage 5 vient cloturer l’ensemble en reprenant la lente mélodie déja entamée sur la plage 2, qui devient vu le contexte presque « rassurante ». Ouf, quelque chose de « concret » auquel se rattacher, un vrai bout de chanson presque « normal »…

Et puis l’expérience s’achève ainsi. Et puis finalement on le ré-écoute, parce que l’on a forcément oublié quelque chose… Et puis ce solo là il était pas mal, mais on se souvient plus comment il a été amené… Et puis cette partie de batterie juste avant la plage 3, elle était un peu décalée quand même… Et puis la basse, on l’entendait bien plus sur la plage 3, mais le son me semblait différent…

C’est ça Boris, finalement : d’abord, un mouvement viscéral de recul, un réflexe instinctif de sécurité. Et puis on essaye d’analyser, vu que ça ne semble pas très rationnel, on va essayer de comprendre. Mais même ça, ça n’apporte qu’un piètre « confort » : la musique de Boris n’est pas rationnelle, elle se vit, et par étapes. Elle génère d’abord du recul, puis de la curiosité.

Recommander Boris à n’importe qui n’est pas une bonne idée. Suggérer à un ami ou un aventurier de tenter l’expérience est plus excitant. Qui sait, lui aussi pourrait aimer !…

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