Causa Sui – Summer Sessions Vol.1


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Oublions les tracas du quotidien voulez-vous ? Faisons fi de la grisaille automnale, hivernale ou printanière suivant la saison où vous lirez cette chronique. Fermons les yeux et projetons-nous sous le soleil bienveillant de l’été. Vous stoppez le moteur de votre véhicule, contemplez la baie de Figari au sud de la Corse et souriez à votre compagne/compagnon/animal de compagnie qui, radieuse/radieux/poilu, vous tend le « Summer Sessions Vol.1 » de Causa Sui.

Paru à la fin des années 2000, l’album des danois pourrait avoir 50 ans tant il excelle dans l’art délicat du psychédélisme. « Vision of Summer », épique voyage acide et coloré, nous embarque pour 24 minutes de transe sensuelle. Articulé autour de quatre mouvements, le morceau réussit la prouesse de nous faire traverser son paysage sonore sans ennui. D’un début hypnotique, développé autour d’un riff répété jusqu’à la transe et son principe de fréquence métronomique, l’on passe à un bon quart d’heure de jam psyché et acidulé piqué de pointes synthétiques. Le final est une explosion orgiaque de prog-rock fiévreux, incandescent. Tudieu ! 24 minutes bandantes oscillant entre Zappa, le Floyd et The Mars Volta. Ces mecs savent composer. A tel point que les trois autres morceaux pourraient passer pour des hymnes punks avec leur « petites » 7 minutes de durée moyenne.
« Red Sun in June » est le cocktail parfait pour se reposer entre deux cavalcades prog, la tequila sunrise de l’album. Un morceau sucré, rafraîchissant, arpégé mais qui monte en puissance au fil des minutes pour aboutir à une cascade de solis baignés de reverb’. Le soleil rouge de juin, celui qui réconforte l’épiderme, qui l’apaise. Causa Sui enchaîne parfaitement avec « Portixeddu » et son groove sud-américain. On pense à Santana période moustache flamboyante, à Gong, à ces jams incessants, aux ritournelles percussives qui explosent l’esprit. La chaleur est encore au rendez-vous mais celle-ci perle le corps de sueur et injecte une grosse dose d’intensité sexuelle avec son saxophone hurlant de plaisir. On ne respire plus dans ce morceau. On exulte, on crie, on s’oublie. La compo stoppe, quasi-net, nous laissant haletant, un peu perdu sur le sable, face à la mer.
« Soledad » solitude, cette infime instant post-orgasmique où l’infinité du monde et l’étroitesse du corps ne font plus qu’un. Le titre clôt le « Summer Sessions Vol.1 » de belle manière. La guitare se fait plus puissante. Causa Sui pousse le gain, simplifie la structure pour mieux nous achever. Plus direct, moins prog, un fade out efficace et puissant qui explose le reste du corps.

En quatre morceaux, Causa Sui vient de composer la BO parfaite pour faire l’amour. Intensité, progression rythmique, cassures, envolées, respiration. Jamais un album n’aura aussi bien porté son nom. « Summer Sessions Vol.1 » n’est pas un disque de surf, non, c’est un album de dune, sensuel et érotique. Un véritable voyage sensoriel et physique que je vous conseille d’écouter lorsque vous préparerez vos prochaines vacances sous le soleil rouge d’été.

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