Demonic Death Judge – Seaweed


seaweed

Quatre ans depuis le fort (et) bon Skygods, un changement de bassiste et de guitariste, nous étions sans trop de nouvelles d’un groupe qui, depuis ses débuts en 2009, s’est fait étonnamment plutôt discret de ce côté-ci de l’Europe. Rassurés par un passage remarqué à Paris l’an dernier, nous allons tenter si vous le voulez bien de définir si Seaweed, troisième LP de DDJ (pour les intimes, dont nous sommes), est synonyme du fameux album de la maturité.

Ce qui frappe (fort) d’emblée, outre le riff martelant dès l’intro du single « Taxbear », c’est cette production massive, où guitares et basse ne font qu’un dans un déluge de fuzz comme on les aime. Et quand ce premier morceau se trouve brutalement balayé par un « Heavy Chase » soudain et bien plus stoner, on comprend qu’on va être cuisiné à plusieurs sauces durant ces trois quarts d’heure. Car la force de ces finnois est là, savoir varier leur couleur musicale, quitte à surfer avec la schizophrénie. Mariant un doom/sludge noir et méchant à des moments plus rock ‘n roll, DDJ n’hésite pas à nous offrir des bouffées d’air frais en maniant les sons clairs avec des plages carrément planantes. La fin de l’épais morceau titre glisse habilement vers l’interlude « Cavity » et sa superbe ligne de basse, le lourd « Pure Cold » et son solo court mais ravageur fond en douceur sur « Saturnday », où mélodie et furie cohabitent avec brio. Des notes d’espoir en quelque sorte dans un univers sombre mais pas désespéré; on est même gratifié d’un surprenant banjo sur « Backwoods » et sa cowbell. Une batterie par ailleurs très binaire, un jeu axé sur la lourdeur qui est en grande partie responsable du côté monolithique du quatuor.

On s’achève, comme pour résumer, avec le bipolaire « Peninkulma », et globalement l’album s’enchaîne de bout en bout et forme un ensemble compact et indivisible, même si chaque morceau à été composé avec soin pour afficher une personnalité propre. Enfin… propre c’est vite dit, quand ce chant hargneux caractéristique du combo, fondu dans la masse, éructe des paroles véhémentes sur la dureté de l’hiver finlandais ou les travers de l’être humain.

Un soin tout particulier à été apporté au mixage où chaque élément est à sa place, sans être pour autant figé. Ainsi la basse sait se faire plus présente au besoin, et les leads et soli de guitare, moins systématiques que sur les opus précédents, s’intègrent à merveille dans un espace sonore bien exploité et rempli.

Ce sont tous ces éléments, dilués et maîtrisés, qui font de DDJ un groupe original et de caractère, qualités somme toute assez rares de nos jours. Sans changer leur recette, les finlandais l’ont affinée en travaillant chaque détail avec minutie, jusqu’à l’artwork, singulier et symbolique très réussi, faisant de ce Seaweed une bûche hivernale fort bienvenue pour nous réchauffer.

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