Disastroid – Missiles


disastroidDécidément, San Francisco aura été un bassin de créativité débridée sans pareille : Primus, Faith No More, Dredg… Des dizaines de groupes y ont trouvé les terres fertiles à une hybridation musicale inédite. On n’ira (en aucun cas) jusqu’à associer Disastroid avec le niveau de qualité des artistes sus-mentionnés, mais force est de constater qu’ils doivent mettre un truc dans leur eau ou je-ne-sais-quoi, ces Nord-californiens, car la fusion des styles est là aussi au cœur du genre musical de Disastroid.

Leur nouvel album autoproduit « Missiles » (dispo entre autres chez cdbaby) sonne comme une orgie entre des dizaines de groupes que la décence aurait dû interdire de faire se rencontrer : on pense à une version un peu plus propre et carrée des Melvins qui aurait passé un peu trop de temps avec le QOTSA d’il y a 5-6 ans et le Soundgarden d’avant le split, sous le regard un peu tordu d’un entremetteur de type System Of A Down (pour le son du duo basse-guitare), mais avec un son de gratte sur-gras et un chanteur qui peut sonner comme Keith Caputo de Life Of Agony. En gros, quoi. Mais le coup de bluff réside dans la non-incongruité de cet ensemble massif et original : à aucun moment on ne sent le plagiat ou même la copie un peu trop appuyée. L’ensemble est massif, doté d’un beau son rond et clair.

Restent les compos, et là aussi, il y a du métier : toujours dans une base assez cadrée finalement (tout est relatif), les titres défilent et ne se ressemblent pas. Des furieux brulots que sont « Lost In Space » et « Hellbender », en passant par « Unsound Mind » et ses multiples facettes, le très Melvins-ien « Mighty Road », jusqu’au cataclysmique et inclassable  « Missiles »… le tout est robuste, bien ficelé, et même si certains passages sont moins séduisants, on reste appréciatifs des compétences déployées.

Après un paquet d’écoutes de ce « Missiles », on reste toutefois sur un constat un peu ambigu : on constate avec stupéfaction la qualité musicale de l’ensemble, voire le sens de la synthèse désarmant déployé par ces trois jeunes musiciens, mais il n’est quand même pas aisé de « rentrer dedans » : tout ceci reste un peu froid, un peu trop beau et travaillé pour être honnête, ça ne sent pas la sueur de l’artisan qui met ses tripes dans son ouvrage… Mais on serait bien mal à l’aise de critiquer le travail des américains de Disastroid, qui produisent quand même avec ce « Missiles » un bien bel objet.

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