Golden Pig Electric Blues Band – Hitchhiking To Oblivion


Golden Pig Electric Blues Band - Hitchhiking To Oblivion

A l’écoute de ce disque me vient une question que j’aurais du me poser depuis longtemps, le fait d’habiter la campagne depuis ma naissance (rural kid power) n’a-t-elle pas influencé ma façon d’aborder le stoner ? Serais-je sinon, comme la plupart des citadins aficionados de musiques lourdes que j’ai pu côtoyer, plus enclin à apprécier les doom et sludge revêtant un aspect plus sale et urbain ? Pourquoi cette introspection à deux balles dont vous n’avez que faire ?
Tout simplement parce que la simple vision de la pochette de ce nouveau méfait de l’orchestre du porc doré, de ces bois verdoyant, me rappelle ceux derrière mon habitation, qu’il n’y a qu’un pas à faire pour retrouver ces trois chevelus sur la route en train de faire de l’auto-stop pour l’oubli et me joindre à eux. Donc apprécierais-je autant ce groupe si j’avais grandi dans un appart dans la capitale avec comme seul horizon les HLM et les nuages de pollution au lieu de ces champs labourés, ces bosquets et ces restes de forêt éparpillés sur ces semblants de collines (pas très nombreuses en Lorraine malheureusement, mais que voulez-vous, l’herbe est toujours plus verte chez son voisin) ?

Sans avoir la moindre certitude concernant la réponse, je peux néanmoins vous assurer que mon parcours ‘rural’ à jouer dans l’attirance que j’ai éprouvée pour ce disque tout vert. Vert dans son image, mais aussi dans son son. ‘Hitchiking’ a beau être le second album du trio, il en a gardé la fraîcheur et la spontanéité, tout en parvenant paradoxalement à un degré de sophistication plus important. On sent les 3 gaillards désormais rodés au genre qu’ils ont créé. Toujours riffeur avec cette chape de plomb particulière, les mélodies se font plus affinées, certains refrains, toujours chantés par cette voix juvénile complètement décalée (encore plus quand on se demande duquel de ces 3 bûcherons colossaux elle jaillit), deviennent même des hymnes à l’effet persistant (‘Born to lose / Nothing to prove’). Pas un morceau n’est à déprécier, de l’intro ringarde mais pourtant voyageuse à l’enchaînement de gros riffs qui s’ensuit aux différentes compositions, hargneuses mais entraînantes, aux accélérations pataudes mais jubilatoires et surtout sans la moindre prétention.
Sans doute le point le plus important à retenir de ce disque, ces 3 gars jouent pour se faire plaisir, nous invitant par la même occasion à faire de même, à noter une reprise de Crosby Still & Nash illustrant parfaitement cet état d’esprit.
Respirez un bon coup, appuyez sur play et sentez les effluves de verdure montez jusqu’à vous. Je vous laisse, je vais faire du stop avec eux.

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