Graveyard – Innocence & Decadence


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Haaaaaa, la fin des années 1960 et ce début des années 1970 ; cette odeur de liberté, de revendications, de révolutions et d’espoir. Cette Amérique inspiratrice du psychédélisme et d’un rock toujours plus prenant et imaginatif. C’est toujours un peu ce qu’on ressent quand on décide de se plonger dans l’univers de Graveyard ; un énorme retour en arrière d’une époque que peu peuvent se targuer d’avoir vécue. Car Graveyard a toujours eu cette force qui est d’incarner et d’honorer l’histoire du rock à travers un son, un style, une ambiance et des compositions au poil. Pas étonnant quand on est un groupe natif de l’Eldorado du Stoner/rock du début du XXIème siècle, c’est-à-dire la Suède. Car en effet, il est impossible de ne pas reconnaître aujourd’hui que les plus grosses formations Stoner proviennent globalement des pays nordistes. Graveyard ne déroge pas à la règle en maîtrisant parfaitement leurs diverses influences musicales. Et que le temps passe vite, puisque le groupe nous offre déjà un quatrième album, jouant de l’antithèse, et, intitulé Innocence & Decadence. Ambiance clairement vintage avec une prédominance de psychédélisme, de blues et de krautrock, le tout baigné dans la sauce Stoner, voilà comment on peut ressentir Innocence & Decadence.

Sans pour autant prendre un virage à 90°, Innocence & Decadence s’insère parfaitement dans la continuité musicale et artistique de ses prédécesseurs Lights Out (2012) et du formidable et quasi­‐parfait Hisingen Blues (2011). Graveyard c’est un peu comme remonter dans le temps avec classe en se disant qu’on sera plus à l’aise à l’aide d’une bonne platine vinyle, car Innocence & Decadence a été prévu pour. Cet énorme travail du son est l’élément principal et la grande force des Suédois que l’on doit surtout à Johan Lindstörm, producteur entre autre de Tonbruket, et à Janne Hanson ayant déjà travaillé avec ABBA, the Hives ou bien encore Opeth. Enregistré dans l’Atlantis Studio à Stockholm (Suède), Innocence & Decadence impose ainsi un grand respect en terme de production pour ce qui est du son et de l’ambiance années 1960-­‐1970. De plus, quand on sait que Graveyard s’est prêté à l’éprouvant mais authentique exercice d’enregistrer tous ensemble en même temps, on ne peut que saluer cette belle performance artistique.

Côté Line up, c’est le grand retour de Truls Mörck (guitariste/chanteur d’origine) à la basse, que l’on peut entendre chanter sur « From a Hole in the Wall », remplaçant ainsi Rikard Edlund. Joakim Nilsson, chanteur principal et guitariste, nous impressionne un peu plus de sa voix de caméléon ; tantôt charmeur, tantôt passionné, tantôt brutal, il est sans aucun doute la pièce maîtresse de Graveyard. Sans oublier le guitariste Jonatan Larocca-Ramm, qui sait donner de sa voix avec « Far Too Close », et de la grosse prestance rythmique d’Axel Sjörberg.

Du coup, que peut-­on retrouver dans Innocence & Decadence ? Ce qui est frappant, c’est que dès la première écoute, on est déjà conquis par l’énergie globale des onze morceaux qui s’enchainent plutôt bien. En effet, les morceaux efficaces sont au rendez-vous avec notamment « Apple and the Tree », premier single de l’opus, qui promet une belle expérience groovy et rappelant étrangement une certaine chanson du nom de « Sultans of Swing » de Dire Straits. « Never Theirs to Sell » saura raviver la même teneur musicale que « Apple and the Tree ». « Can’t Walk Out » ou bien encore « Too much is not Enough » forment quant à elles la grosse massue Stoner-­psyché quasi-­mystique de l’album. Mais Innocence & Decadence révèle encore deux autres phases ; une plus classique avec les morceaux « Magnetic Shunk », « Cause & Defect » ou bien encore « From a Hole in the Wall ». Ce sont en effet les chansons qui se destinent plus à un moment cool mais avec un charme trop classique qu’on trouvera « sympa » ou « pas mal ». La dernière phase donne une certaine force supplémentaire à Graveyard ; celle de maîtriser les balades. A travers la ravissante « Too much is not Enough », la peut-être trop précoce mais sympathique « Exit 97 » et surtout avec ce très gros coup de coeur qu’est « Stay for a song » ; un final des plus magnifiques pour un album de grande classe.

Vous l’aurez compris, Innocence & Decadence est donc un formidable moment auditif qui se dessine à travers une ambiance tournée vers le vintage et le bon gros son sixties-­seventies. Un quatuor de qualité suédoise qui saura vous faire ravir d’un album à quatre niveaux ; du très cool, de la balade, du son bien groovy et la force du Stoner par excellence.

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