Hackman – The New Normal


Hackman - The New Normal

Gros flou sur ce groupe de ma part, mais les premières notes m’ont fait me jeter sur leur bio. Hormis le fait que la paire rythmique a fait partie du trop tôt disparu Lamont (une belle bande de rednecks laboureurs de gratte, et accessoirement de tympans), on sait peu de choses de cette triplette, et ce premier album marque donc leur première sortie « au grand jour » sur la scène stoner internationale.

Car oui, Hackman fait du stoner comme on l’aime. Et finalement, c’est assez rare pour être signalé avec panache. Hackman balance des riffs par caisses entières, et chacun de ses riffs est à lui seul aussi percutant que les 3 derniers albums de Fu Manchu (OK, 2 et demi, le dernier est plutôt bon). Ce déluge guitaristique repose fièrement sur une chape de plomb rythmique dont le groove (voir la basse sur « You can’t ever get what you want ») le dispute à la densité. Le spectre de Karma To Burn tourne avec bienveillance au dessus de la platine CD au fur et à mesure que les plages défilent : la comparaison ne s’arrête pas à ce sens du riff ultime et de la rythmique groovy, mais bien au fait que 95% de ce disque est instrumental ! On pensera aussi à Kyuss (en terme de filiation plutôt que de plagiat) ou encore à Operator Generator et Milligram (pour la densité pachydermique de la musique).

Ce qui laisse 5% de « chanté ». On émet la première réserve sur la musique de Hackman vers la fin de la seconde plage, lorsque Darryl, le gratteux, nous laisse subtilement percevoir la tendresse de son chant. Borborygme guttural au possible, sur fond de cordes vocales élimées par des litrons de bière tiède, les parties chantées de l’album n’apportent pas grand-chose à l’édifice.

Passés ces instants un peu « rugueux », on se laisse à nouveau prendre par la musique du groupe, qui évolue entre morceaux hautement mélodiques et groovesques, et brûlots de stoner-metal bien charpentés : autant les musiciens peuvent redoubler de feeling (voir la ligne de basse de « Ababac », ou le planant « Fuck you I played Altamont »), autant lorsqu’ils se mettent à envoyer du bois, c’est par stères entiers dans la face (le gras du bide « The anthem », « Chin music »).

Une première galette brillante, modeste orgasme musical, et en tout cas un groupe d’avenir (espérons-le, on en veut encore, des albums de cette trempe !).

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