Iron Monkey – 9-13


Groupe sludge formé à Nottingham en 1994, Iron Monkey est un véritable pionnier du genre en Europe. Rapidement signé par Earache, label connu pour ses méthodes peu scrupuleuses, le groupe forgera sa légende en quelques concerts féroces et deux albums cultes. Cinq ans de carrière puis la mort, qui frappe sans prévenir le chanteur Johnny Morrow en 2002. Iron Monkey passe alors à la postérité et ses membres s’investissent dans divers projets, avec plus ou moins de réussite (de Crippled Black Phoenix à Capricorn en passant par Teeth of Lions Rule The Divine, en somme). En janvier 2017, sans signes avant-coureurs, Jim Rushby (guitare) et Steve Watson (basse), relancent la machine et annoncent être retournés en studio, en trio, avec Scott « Brigga’ Briggs à la batterie (Rushby se chargeant également du chant). Publié chez Relapse Records, 9-13 paraît donc 18 ans après Our Problem, l’un des ces disques qui ont simplement défini le sludge.

Le moins que l’on puisse dire c’est que l’annonce de cet album a suscité de vifs remous au sein du microcosme émoustillé des musiques bas du front. Deux avis s’affrontent alors : les uns sont ravis de voir revenue à la vie une légende que peu ont vu live, tandis que les autres pensent que les histoires terminées ne devraient pas ouvrir de nouveaux chapitres, déçus qu’ils sont généralement de ces sempiternels come-back, devenu fond de commerce de labels et festivals en mal de tête de gondoles ces dernières années. Iron Monkey aura su donner du grain à moudre à ces détracteurs, revenant sans certains de ses membres emblématiques (Morrow évidemment mais surtout Justin Greaves, batteur historique et pièce maitresse du combo), profitant d’un plan marketing rôdé chez Relapse Records, qui dévoile visuels et extraits de morceaux à intervalles réguliers. Une nouvelle façon de promouvoir la musique qui est aux antipodes de ce qu’était Iron Monkey, symbole de la lose et de la dèche de la fin des années 90. Reste que l’album – concentrons nous là dessus – contient ce qui fait l’essence du combo de Nottingham. Enregistré en local, au Moot Group Studio de Nottingham par Johnny A Carter (ex Pitchshifter), 9-13 nous crache à la gueule 9 salves glaireuses, toujours traversée par cette science du riff qui a fait la renommée de la formation. Bien sûr le feeling de Greaves manque parfois, bien sûr l’album ne tient pas la comparaison face à Our Problem (c’était là mission impossible), bien sûr Rushby ne semble pas aussi habité que l’était le défunt vocaliste Morrow, mais ce troisième album d’Iron Monkey reste l’une des livraisons sludge les plus salement punk et irrémédiablement nihiliste de cette décennie. Et ces riffs nom de nom ! Le trio a vieilli et leurs compositions se font plus cyniques, plus désabusées encore qu’à la grande époque. Plus doom que jamais aussi. Prenons « The Rope » et sa descente de gamme salement méchante, prenons  « Toadcrucifier – R.I.P.PER » et son agressivité sans retenue (sur ce morceau Brigga fait des miracles à la batterie par ailleurs), 9-13 regorge de raisons de laisser exploser sa colère. Last but not least, « Moreland St. Hammervortex », pièce finale d’un disque définitivement craspec, tronçonne ce qu’il nous reste d’espoir en 9 minutes de violence gratuite, portant l’estocade finale après plus de 45 minutes de pugilat.

Foisonnant de riffs imparables (non vraiment citez moi un disque sorti ces dernières années qui riff plus que ça !) et méchant comme on aime, 9-13 est finalement un très bon album pour quiconque saura avoir à son encontre un regard honnête et réfléchi. A ranger aux côté du Primitive Man au rayon des agressions en bande organisée.

 

 

Point vinyle :

Relapse et ses pressages multiples proposent le Iron Monkey nouveau en :

  • clear with black and white splatter (400ex réservé au marché anglais)
  • white inside clear with black splatter (300, uniquement sur le site de Relapse)
  • white with black splatter standard gam (250 vendus via les disquaires indés uniquement)
  • white, black and clear tricolor (100ex, uniquement sur le site de Relapse)
  • black standard (1700 exemplaires, trouvables partout, probablement même dans les boucheries charcuteries)
Note de Desert-Rock
   (7.5/10)

Note des visiteurs
   (7.5/10 - 2 votes)

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