Khemmis – Hunted


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Il est des questions auxquelles apporter une réponse serait l’œuvre de toute une vie. L’oignon fait-il la force ? Le mariage est-il la principale cause de divorce ? Plus complexe encore, pourquoi l’excellent album de Khemmis sorti l’année dernière, Absolution, a t-il échappé à notre radar pourtant réputé infaillible ? Mélange de doom et de heavy à la sauce épique, Absolution avait pourtant tout pour séduire ceux qui écoutent leur musique coiffé d’un heaume et muni d’une épée fantastique. Heureusement, le groupe de Denver nous offre gracieusement une seconde chance en sortant Hunted. Le chroniquer ici bas nous paraît être le premier pas vers l’expiation. Que Dieu en soit témoin.

Comme celle de son prédécesseur, l’artwork fantasy d’Absolution laisse présager quelque chose de grand, comme un voyage à travers un multimonde à dos de buffle bardé de fer. Pour arriver à la hauteur de ce qu’il prétend être, Khemmis allie l’emphase du doom mélancolique à la Pallbearer avec une bonne dose de heavy, usant à bon escient d’harmonies entre deux guitares bien affûtées. Les deux gratteux se partagent aussi les parties vocales, la plupart du temps claires et puissantes comme un Conan pointant sa hache vers le ciel, mais parfois plus gutturales et abyssales. Vous l’aurez compris, Khemmis voit large.

Les morceaux traversent donc un vaste paysage émotionnel, même si la langueur et la tristesse restent le panorama dominant. Impossible de refréner notre chair de poule sur le refrain de « Candlelight », aussi beau que poignant. Même constat sur celui de « Beyond The Door ». Khemmis est décidément fort pour nous accrocher l’oreille, et le cœur. Heureusement, l’inspiration du groupe ne se limite pas qu’aux refrains, très loin de là. Tous les morceaux sont de véritables encyclopédies du riff. L’introductif « Above The Water » nous en apporte d’entrée de jeu la preuve, se permettant aussi de nous balancer un solo des plus rock’n’roll. « Three Gates », dont on pourrait croire que l’intro a été composé par Matt Pike, montre le groupe sous un jour un peu plus sombre mais toujours aussi surdimensionné et immersif. « Hunted » et ses 13 minutes de démonstration d’un style toujours polyvalent viennent clôturer cet album d’un point final de toute beauté.

En quelques mots, Khemmis nous livre ici un album gigantesque, sérieusement brillant et brillamment sérieux. Les compositions sont bourrées d’idées et ne répètent pas deux fois le même pattern, ce qui apporte un côté décousu et une petite touche progressive plutôt savoureuse. Chaque écoute semble être la première.  Si l’on peut émettre un seul reproche à Absolution, c’est qu’il ne contient que 5 titres. Une telle qualité d’un bout à l’autre nous laisse sur notre faim. La prochaine fois les gars, faites un album plus long, ou moins bon.

Note des visiteurs
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1 commentaire
  • Je découvre depuis peu et j’adore cet album. Les extraits du prochain album sont très bons également ! Une petite faute s’est glissée à la fin de la chronique : « Si l’on peut émettre un seul reproche à HUNTED, c’est qu’il ne contient que 5 titres. »

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