Larman Clamor – Alligator Heart


Larman Clamor – Alligator Heart

D’emblée on pense à John Lee Hooker, Charley Patton, Seasick Steve et compagnie, le delta quoi. Mais il ne faut pas s’arrêter là, c’est bien foutu ma bonne dame, on ne se contente pas de refaire la même chose que les autres, on mélange un peu tout ça et par dessus on y met sa grosse voix. Ben oui, le monsieur (qui est tout seul derrière ce groupe au passage) chante avec une voix qui évoque Tom Waits ou plus récemment Steve Moss de The Midnight Ghost Train. Encore une fois il ne s’arrête pas là et réussit à placer des lignes de chant plus clairs et mélodiques qui viennent remplacer la grosse voix blues arraché ou encore s’y superposer. Perso je suis assez bluffé et enthousiasmé par le rendu .

Le disque est homogène, il n’y a pas vraiment de point faible, tout s’enchaîne correctement et on ne trouve pas le temps long. Les morceaux aux ambiances blues profond, épuré, avec juste une gratte, un peu de chant et un pied qui bat la mesure apportent des respirations bienvenues qui permettent de relancer sur des morceaux plus modernes (il y a même des passages où la musique m’a évoqué Ben Harper). Bref, que du bon dans cet album, pas de compo superflue ou de remplissage.
Les titres sont bien pensés et semblent tenir la route d’eux mêmes, je pense que chaque morceau à été écrit avec une gratte et une voix et qu’une fois que ça tenait la route le bonhomme a ajouté les arrangements (deuxième guitare, ligne de chant supplémentaire, percus, etc). D’ailleurs les arrangements sont sobres et ne tombent pas dans la surenchère, du tout bon quoi . Je ne connais pas les albums précédents mais ici la formule fonctionne à merveille.

Pour me faire une idée de la pochette je ne dispose que d’un fichier jepg qui reprend le coté face donc ça sera bref : une peinture représentant un alligator avec un enfant/shaman sur le dos, le fond est très réussi, le ciel et l’eau se fondent l’un dans l’autre et on pense vaguement à Edvard Munch. Pour le logo : une typo simple mais qui fait bien l’affaire.
Petit détail : le musicien qui se cache derrière ce pseudonyme à coucher dans la fange se nomme Alexander von Wieding . Et oui, le même qui a réalisé les artworks de Karma to burn, Monster Magnet, Wo fat ou plus près de nous Öfö Am.

Sur les conseils de mon oto-rhino, le plus adapté pour une écoute de qualité est de se placer au croisement de deux chemins de terre dans un coin relativement aride, de porter un chapeau de type Stetson, une chemise blanche légèrement ternie par la poussière emportée par le vent et de se coincer une cigarette sans filtre dans le coin de la bouche (le premier qui se prend Robert Johnson ferait bien de surveiller son âme).
P.S : l’album est pour le moment sorti uniquement en CD, pas même de vinyle, triste pour du blues non ?

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