Moleskin – Voluntary Inventory


(2010)

Après leur plaque ‘Generator’ sortie en deux-mille sept, les Parisiens font leur grand retour sous les projecteurs avec ‘Voluntary Inventory (Of Not A Very Nice Everyday Life)’. C’est avec un peu de déception que je m’aperçois que le quatuor est, pour l’heure, à nouveau dans la section autoproduction. Non pas que ce type de sorties soient qualitativement en deçà de ce que les labels produisent, mais que les efforts déployés à la sortie de leur précédente galette m’avaient laissé penser que les quatre franciliens étaient en passe d’être signés. Les lascars et leur entourage avaient mis le paquet et quand on considère certaines sorties affligeantes mises en avant par certaines structures (et pas que les majors), on a parfois envie de crier à l’injustice. Afin d’être très honnête, je dois avouer que cette sortie bénéficie par ailleurs des mêmes qualités que n’importe quelle production. Le soin, la qualité et la gueule sont de la partie. C’est déjà ça de pris sur l’ennemi.
Un travail d’orfèvre a été fourni par la formation et ses acolytes qui nous proposent un produit fini admirable. Seul bémol, l’accent du chanteur qui persiste, mais les onze morceaux ici présents nous laissent amplement le temps de nous habituer à cette imperfection qui fait aussi partie de la spécificité de Moleskin (la fameuse exception française).
Musicalement, le groupe déploie tout son talent, et Dieu sait s’il en a, pour nous gratifier d’une pièce aussi variée qu’aboutie. Très à l’aise dans plusieurs sous-genres du rock, Moleskin se montre plus qu’à la hauteur dans maints registres et même si les fans de stoner pur et dur vont s’interroger sur la présence de cette galette sur notre site, il aurait été dommage de bouder ce nouvel épisode dans l’existence du groupe en invoquant la présence de compos hors sujet. Compos qui par ailleurs sont certainement les plus réussies !
Ceux qui possèdent la faculté d’ouvrir leurs esprits peuvent lire ce qui suit, pour les autres, vous pouvez skipper au paragraphe suivant. S’essayant au registre proche du piano bar intimiste, Moleskin fait une réussite remarquable en s’immisçant dans un univers proche du regretté Jeff Buckley avec ‘My Resurection’ que les fans du regretté noyé feraient bien d’écouter. Une autre dimension des horizons apaisés est explorée avec ‘Just A Few Seconds’ qui n’est pas loin d’être le meilleur extrait de ce disque. Super à l’aise dans leurs baskets de groupe mélancolique, les quatre frisent la perfection avec une espèce de bluette incroyable qui percute directement les tripes sans pour autant taper dans la super guimauve des stars du hard rock pour midinette que sont Scorpions et tous ses suiveurs.
Au rayon kickass rock aux forts relents fuzz, le groupe fait fort en balançant des brûlots tel que ‘Unclear’ et as ligne de basse vrombissante, ‘3 Words’ et son style syncopé dispensé à grands coups de grattes saturées ainsi que ‘A Sight For Sore Eyes’ et son groove impeccable. Envoyé en moins de trois minutes, ce dernier titre est sans conteste le meilleur titre de l’album dans le style gros son avec ‘Battered Nation’ qui lorgne plus vers la galaxie Monster Magnet.
Au final, bien que peu homogène, cette plaque recèle d’incroyables titres qui balaient un spectre assez large et c’est peut-être aussi pour ça que nous retrouvons ces gens une fois de plus dans le petit monde de l’autoprod. Car la talentueuse formation nommée Moleskin a de la peine à rentrer dans une sous-catégorie précise du genre rock.

Contact:
www.myspace.com/moleskinfrance
www.moleskin.com

chris

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