Monkey 3 – Beyond The Black Sky


Monkey 3 - Beyond The Black Sky

L’un de nos groupes suisses préférés nous aura fait bien languir avant de sortir leur 3ème véritable album. Leur EP de reprises il y a 2 ans nous aura fait patienter de fort belle manière, mais c’est avec une certaine curiosité que nous attendions de voir quelle tournure musicale allait prendre Monkey 3 à l’aube de sa première décennie d’existence…

Comme d’habitude avec ce groupe exigeant, une poignée d’écoutes ne suffit pas à maîtriser complètement l’ensemble des titres : l’album se conçoit plutôt comme un tout, un ensemble de chansons homogène, massif, dont les transitions s’opèrent de manière fluide. Pour tout dire, on se laisse porter par cet album de Monkey 3 de bout en bout sans trop comprendre ce qui se passe. Attention toutefois : nous ne sommes pas ici confrontés à une bande de branleurs qui font tourner le même riff pendant 40 minutes en croyant déborder de génie… Le quatuor helvète a construit cette galette avec un soucis constant de la dynamique : le soin apporté aux compos confère à cet album une efficacité et une finesse que l’on ne remarque qu’après plusieurs d’écoutes. Les titres sont en effet parfaitement agencés, ni trop courts ni trop longs, juste assez catchy pour se « repérer », mais pas trop non plus, afin de ne pas trop se démarquer de l’ensemble de l’album. C’est bien connu, le tout est plus grand que la somme des parties.

Musicalement, le groupe ne s’éloigne pas de la ligne directrice qu’il affine depuis plusieurs années, à coups d’enregistrements impeccables et e prestations live épiques : leur musique instrumentale, alternant fulgurances tendues et passages plus planants, rappelle les derniers albums de Tool (et notamment de par l’influence subtile et parfaitement digérée de musicalité orientale : voir le superbe « Camhell » introductif) plutôt que les plus directs Karma To Burn. On sent par ailleurs le quatuor très resserré autour de Boris à la guitare, et une présence presque subliminale de synthés : on s’aperçoit parfois au bout de plusieurs minutes que des nappes de claviers baignent un titre sans que l’on s’en soit aperçu directement. Le travail de production n’est pas pour rien dans ce tour de force, et le soin apporté par le groupe et son équipe de metteurs en son n’est pas vain.

Monkey 3 frappe à nouveau un grand coup et décale le barycentre de la planète stoner européenne, jusqu’ici plutôt nordiste, un peu plus vers le sud-est : en sortant un si bon album, le groupe devient quasi incontournable dans la scène du vieux continent. Ces titres, ébauchés et fignolés pendant des mois, trouvent dans cet album un écrin impeccable (et je ne parle pas uniquement ici du très stylé artwork de Malleus). L’un des meilleurs disques de 2011 jusqu’ici.

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