Mudweiser – Holy Shit


Mudweiser - Holy Shit

Les premières écoutes de Mudweiser collent le sourire aux lèvres. Difficile de penser que la « scène » française aurait pu un jour accoucher d’un tel rejeton, une sorte d’enfant bâtard dégénéré, fruit de la copulation coupable de ce qui se fait de mieux en terme de southern-stoner-sludge. En soi, cela pourrait s’avérer vain ou risible, sauf que Mudweiser assure sévère.

Evidemment, pour beaucoup, Mudweiser (quel nom !) est surtout « l’autre » groupe de Reuno, chanteur de Lofofora. Est-ce une mauvaise chose ? Difficile à croire. Quand on est à la tête d’un groupe de cette trempe, on n’a pas besoin de monter un projet dans un genre aussi anti-commercial si on n’en a pas la farouche volonté. Le fruit d’une passion quoi ! Même si le chanteur s’est raccroché au groupe sur le tard, on sent que tout ça, c’est pas pour la déconne (même si l’humour est l’une des composantes tenaces du groupe…).

Le deal est clair dès que retentit « My world » dans les enceintes, un brulot poisseux, au rythme lent, qui s’emporte un peu en mid tempo pour le refrain. Les beuglements de Reuno fonctionnent impeccablement : on ne présumait pas, connaissant un peu ses prouesses vocales dans Lofo, que le bonhomme tenait une voix aussi éraillée et puissante, le tout avec un chant en anglais qui ne détonne pas. Avec une homogénéité tout simplement bluffante, le quatuor montpelliérain enchaîne les titres avec une efficacité presque déstabilisante. Ultra lent, super rapide, ça part dans tous les sens.Prod aux petits oignons, guitares rèches mais pas trop grasses, soli et breaks superbement emmenés (« Dirty angel »), et surtout compos bien construites, autour de riffs dont on se souvient dès la première écoute (« Bumper hunter », « My world »). Forcément, l’ombre des meilleurs (tant qu’à faire !) plane sur ce disque, ici ou là : tout ce que le southern rock a fait de mieux est probablement passé par les esgourdes de nos rednecks frenchies. Il y a du Down, beaucoup, mais aussi du Clutch (« Hoodoo Man », mon Dieu !), un peu de Eyehategod pour la partie instru, et autres références pas piquées des vers, notamment dans le stoner plus « traditionnel » (y’a un peu de Kyuss dans la conclusion de « My world »…). Qui dit mieux ?

Beaucoup de superlatifs, mais rien d’exagéré au regard de l’excellente surprise de retrouver un groupe de cette trempe et dans ce genre dans le paysage rock français : ça manquait, et ce vide est comblé de fort belle manière. A voir en concert, d’urgence !

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