Red Fang – Whales And Leeches


Red Fang - Whales And Leeches

S’il y a un groupe qui gère bien sa carrière et sa notoriété c’est bien Red Fang. Depuis la sortie de leur excellent « Murder the Mountains », le groupe de l’Oregon a arpenté tout ce que notre pays (et l’Europe en général) compte de scènes, de plus en plus grandes, devant de plus en plus de fans. Des tournées successives qui auront permis à beaucoup de monde de voir le groupe sur scène, où il est encore plus efficace que sur disque. A peine quelques mois après leur dernier passage sur scène dans nos contrées, même pas le temps de souffler : les voilà déjà revenir avec un nouvel album !

Ca commence pas mal avec une poignée de morceaux qui ne dépayseront pas ceux qui avaient apprécié les deux premières productions du groupe : « DOEN », « No Hope », « Crows in Swine », etc… sont des titres impeccablement ciselés, parfaitement adaptés au « moule Red Fang », et donc taillées pour le live. Mélodiques, de gros riffs, des breaks couillus, des vocaux subtilement gutturaux (??)… Vraiment, ça rend bien, et la production est juste impeccable, avec un son toujours aussi rugueux et âpre (comme sur « Murder the Mountains », où un son trop policé aurait desservi l’ensemble).

C’est à partir de la seconde moitié de l’album, et en particulier du très déstabilisant « Dawn Rising » que les sourcils commencent à se lever. Rythmique pachydermique, son de gratte tellurique et basse bien en avant, batteur à deux de tension, le chant de Beam chargé d’écho, et surtout, surtout, ces vocaux complètement hantés de Mike Scheidt, le chanteur nasillard mais charismatique de YOB. On est en terres doom, mes amis, qui l’eut cru possible ? « Failure » ensuite, moins impressionnante, s’appuie sur des sonorités bien lugubres aussi. Et même si le groupe enquille deux titres plus classiques (« 1516 » et « This animal »), son dernier morceau « Every Little Twist » vient attiser le trouble bien présent désormais, avec sa rythmique lancinante (une ligne de basse qui aurait pu se retrouver sur un QOTSA début de siècle) ondulant sur presque cinq minutes, avec encore des vocaux harmonisés complètement hantés…

Tout en caressant ses fans dans le sens du poil (avec quelques belles pièces que le groupe n’aura aucun mal à placer dans ses futures set lists live), Red Fang propose aussi avec ce « Whales and Leeches » quelque chose de plus audacieux. Un album où pointent des prises de risque évidentes, des pas appuyés en terres underground, qui finalement forcent le plus profond respect : alors qu’il aurait suffi au quatuor d’aligner une poignée de titres faciles et d’aller capitaliser sur scène, ils se laissent aller à des compos qui clairement déstabiliseront le plus large public qui sur le papier leur était promis. Rien que pour ça (et accessoirement parce qu’il y a Mike Scheidt), cet album de qualité vaut tout notre respect.

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