Sardonis – II


sardonis-II

Sardonis n’est pas comme son patronyme pourrait le laisser supposer un groupe folklorique grec pour amateurs de Sirtaki. Sardonis c’est en réalité deux flamands un peu rustres, un peu aigris aussi apparemment, qui depuis bientôt huit ans passent un petit peu trop de temps tous les deux à ressasser leurs idées noires dans leur cave en répétant des riffs à longueur de journée… Au final on va pas pleurer, parce qu’on prend quand même une bonne claque revigorante à l’écoute de leur très audacieusement nommé second album, « II », sorti il y a plus d’un an (Desert-Rock, à la pointe de l’actu !).

Sardonis, donc, c’est du gros doom très gras. Lorsqu’il devient trop graisseux, la musique du binôme belge peut laisser entendre quelques sonorités sludgesques, mais au final, c’est plutôt du doom mâtiné de grosses rasades metal, pour les assauts rapides et violents qui étayent ses riffs lents et patibulaires. Autre spécificité de la musique de Sardonis : c’est instrumental, il n’y a pas de chant. Le champ musical exploré par le groupe est intéressant, car accessible au plus grand nombre : les fans de doom les plus puristes pourraient se détourner des explorations diverses du duo, mais ce serait dommage. Les autres fans de stoner un peu pointu et rugueux devraient se délecter de cette galette qui dévoile son potentiel au bout d’une poignée d’écoutes : les premières écoutes distraites font penser à un croisement un peu bâtard entre Electric Wizard et High On Fire. Mais petit à petit, on s’aperçoit que le groupe explore en réalité toute la gamme entre ces deux tendances, avec réussite. Il injecte des saillies puissantes après une séquence de trois minutes tournant sur le même riff monolithique joué à la vitesse d’un pachyderme anémié sans que ça choque (voir « Burial Of Men » ou « The Drowning »), il s’engage dans une cavalcade metal sans perdre son son gras et aiguisé une seule seconde (voir « Warmonger » ou le très metal « Emperor »), etc… Et ça déroule ainsi sur presque quarante minutes, qui se concluent par l’épique et monumental « Aftermath of Battles », audacieusement entamé et terminé par une gratte acoustique, avec au milieu une montée en puissance presque malsaine, qui mène à un passage plus doom porté par une rythmique presque martiale, puis une section plus enlevée avec soli dans tous les coins (jouer ça en live ça doit pas être évident avec une seule gratte…).

Bref, Sardonis est un groupe qui, c’est assez rare pour être précisé, propose certes une musique pointue, rugueuse, âpre parfois, mais qui offre un grand nombre de facettes et de points d’entrée pour les amateurs de plusieurs tendances de stoner. Pas une musique facile, mais un disque qui récompense l’auditeur qui s’en donnera la peine.

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