The Body – Christs, Redeemers


thebody-christ

Quand le duo le plus malfaisant du petit monde des musiques sales nous offre un disque à la pochette d’un blanc virginal uniquement décorée d’une fleur on est en droit de se demander s’il n’ y a pas une entourloupe.
Après avoir délicatement posé le bras de la platine sur le microsillon on découvre un morceaux calme et poétique où une voix féminine est accompagnée de plusieurs nappes de sons qui montent progressivement en évoluant de plus en plus vers la noise, ouf ! nous voilà rassuré : The Body est toujours porté sur les plans glauques.

Entouré cette fois encore de l’Assembly of Light Choir (une réunion d’une vingtaine de chanteuses basée à Providence, si si rappelez vous, le pays de Lovecraft) et pour l’occasion des zickos noise de Work/Death et de Ryan Seaton de Callers (wtf?), The Body continue sur sa lancée et prouve que même enfoncé dans la crasse jusqu’au cou on peut encore évoluer .
L’apport des parties chant de l’assemblée prouve qu’elles ont bien choisi leur nom car sans elles, le disque ne serait que noirceur et désespoir. De quoi faire passer Neurosis, Crowbar et autre rigolo de la scène sludge pour des musiciens de cirque. Le groupe serait plus à rapprocher de Khanate pour son penchant aigu pour les ambiances sombres et porteuses de malaise.

Le son est ici un condensé de saturations, de bruits et de contrastes, tout comme le disque qui combine des moments dépressifs au plus haut point et des parties lumineuses et porteuses d’espoir, le mix réussit à faire cohabiter tous ces sons ultra sales et distordus avec des violons et des chœurs si clairs.
En parlant de voix, celle du chanteur est l’exact opposé de celle des choristes, hurlée, à bout de souffle, déchirée, sans chaleur ni joie (no joy, ça vous dit quelque chose?), elle nous rappelle que si l’existence humaine est faite de promenade au soleil, de méditation et de recueillement, on se retrouve parfois en tête à tête avec l’inquisiteur général et dans les sous-sols qui lui servent de réserve.

Malheureusement l’effet est un peu gâché par le coté monocorde de celle ci, comme souvent lorsque l’on abuse d’un effet il perd en intensité (voir «Failure to Desire to Communicate» par exemple). Heureusement les ambiances sont variées et en arrivant au morceau suivant il y a toujours un regain de d’intérêt.
Quoiqu’il en soit je n’aimerais pas assister aux prises de chant en studio, j’espère qu’il existe un équivalent à la crème Nivea pour la gorge …
Ce disque me confirme que chez Thrill Jockey Records on aime les projets atypiques mais de haute qualité, dans un autre style ça me rappelle Relapse il y a quelques années. En tout cas très beau boulot de leur part en ce qui concerne le LP, on se retrouve avec un double 12 » à lire en 45T (qualité max assurée !) dans une pochette en carton bien épais avec une impression superbe.

Pour une dégustation optimale, je vous suggère de mettre cet album en fond le soir pendant que vous lirez le dernier Disque-monde avec votre chat sur les genoux. Haaa non merde je me trompe de chro ! Bon alors plutôt en visitant les catacombes du mont Saint-Michel (je ne sais même pas si il y en a …).

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