Weedeater – Sixteen Tons


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Le gang de grizzly est de retour. Seulement un an après avoir enfumé les esprits avec leur « …And Justice For Y’ALL », les voilà qui nous assènent un nouveau gros coup de patte velue intitulé « Sixteen Tons ». Toujours remasterisé et ressorti pour la première fois en vinyle grâce à Season Of Mist, que nous réserve donc ce deuxième opus ? Eh bien les trois de Caroline du Nord en ont fini avec leurs digressions punk/metal du premier méfait, ici on ne parle que sludge ou doom gras. Toujours avec Billy Anderson derrière les manettes, le son massif est reconnaissable entre mille dans le noir de la tanière. Seule la voix semble plus lointaine, toujours outrageusement éraillée mais cette fois la hargne de l’ours mal léché vient du fond d’une caverne.

La basse mène toujours les débats de sa lourde et crade disto, lance les riffs pâteux comme une langue de lendemain de soirée et groove la baraque, bien soutenue par une batterie tout en cymbales. La six-cordes n’est pas en reste, tout aussi sale que sa camarade à quatre cordes, avec ses soli délicieusement désuets. Le trio semble avoir voulu enfoncer le clou après la bonne réception du premier opus. Mais c’est avec un clou rouillé et à mains nues qu’ils font le boulot. Pas de concession, le riff addictif de « Bull » dès la première chanson n’empêchera pas le doom crade plié en 2 min 30 s de « Time Served » dès le troisième titre. L’efficacité est toujours de mise avec des titres ramassés, véritable condensé de boueuses idées dégorgeant le whisky frelaté et les cigarettes contrefaites. Quand Weedeater prend le temps comme sur « Dummy » ce n’est pas pour s’épancher ou virevolter, non ce n’est que pour mieux contenir la rage dégoulinante de la bête blessée qu’ils sont.

Les grizzly sont partis à la chasse et n’ont ramené que de l’herbe à chiquer. L’instrumentale « #3 » donne la part belle à des samples de film avant que la basse acoustique de « Woe’s Me » prenne le relai. Blues de fin de soirée, quand l’oxygène a totalement cédé place à la fumée, que les verres collent au comptoir imbibé du sucre de l’alcool qui y a précédemment coulé à flots. A partir de là la répétition outrancière des riffs de « Buzz » nous fera croupir un peu plus face à la puissance bestiale du trio. Weedeater est en train de graver de ses griffes une épitaphe sur le bar. « Lines » redonne un semblant d’énergie, la bête n’est pas abattue, elle a encore envie d’en découdre. « Riff » nous enlise de nouveau dans le côté doom du sludge des américains, nous voilà véritablement aspirés dans le bang de ces messieurs, et ils nous font grassement bullés avant de nous expirés par « Kira May » instrumental tout en douceur.

L’empreinte indélébile de la baffe que vient de nous administrer Weedeater est maintenant gravée dans nos cages à miel.

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