Wo Fat – The Conjuring


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Dans un sud des US bouillant comme ses marécages en plein cœur du mois d’Aout, on ne chiffre plus le nombres de formations rock excitantes, de la scène NOLA jusqu’à la légion de combos Texans, pour qui les guitares et les influences de nuques rouges font parti de l’ADN au même titre que les grandes lampées de bourbon. Enfoncés dans les clichés du coin, qui ne sont finalement que leur quotidien, ces dizaines de « stoner bands » font rutiler leur rock groovy écrasé de soleil. Et ces derniers temps, lorsque l’on parle groove, c’est bien à Wo Fat qu’il faut se référer car c’est peu dire que le trio de Dallas a le deep south collé jusque dans le stetson de Kent Stump, bretteur/chanteur de la bande. Après trois opus à haute teneur en psychédélisme (The Gathering Dark/2007 ; Psychedelaut/2009 et Noche De Chupacabra/2011) récemment réédités en vinyle par Nasoni Records, le combo a franchi un cap avec la publication de Black Code en 2011 chez Small Stone Records. Le mariage entre le trio Texan et l’hyperactif label de Détroit apparait aujourd’hui comme une évidence : Wo Fat s’est mis à composer des hits sans perdre une once de ce groove qui est sa marque de fabrique. Les envolés de guitares de Stump n’ont aucune raison de s’inquiéter de la tenue de la rythmique, tant la paire Wilson/Walter tient la route. Sans perdre de temps, après un split avec Egypt paru sur le label Français Totem Cat Records et après avoir enfin réussi à venir jouer en Europe (une dizaine de dates en compagnie d’Abrahma ainsi que le Roadburn en 2013), le combo s’enferme dans son propre studio de Dallas et enregistre The Conjuring, nouvelle étape discographique d’un groupe décidément en mouvement.

Dans la continuité de The Black Code, Wo Fat prend soin de caresser le stonehead dans le sens du poil et revient sans perdre une once d’efficacité. The Conjuring garde cette aura unique, fait tourner le groove jusqu’à la transe, offrant à Stump une tribune de choix pour dérouler des mélopées de guitares, quelque part entre Earthless et du Southern Rock pur jus. Si les préoccupations de l’album – à l’instar de sa pochette – sont plus sombres, le saint groove est intact et quelques pièces maitresses viendront compléter la set list déjà aiguisée du combo (« The Conjuring », « Beggar’s Bargain »). Le trio conclut comme par tradition sa galette avec une épique pièce de 17 minutes, « Dreamwalker » et impose dans la continuité de sa discographie sa lente mue en un parfait mélange d’héritage southern rock et de préoccupation fuzzées. Peut être un poil moins immédiat que The Black Code, surement plus pessimiste aussi, The Conjuring est une cinquième étape importante dans le voyage proposé par cette formation qui commence clairement à compter.

Le point vinyle : Edité en LP en même temps qu’en CD (une vraie évolution du ce coté chez Small Stone), en version 180g translucid Orange (500 exemplaires, as usual), l’objet est magnifique. Il ne manque plus qu’une carte de téléchargement, comme à chaque fois avec Small Stone, voire un gatefold pour être au top.

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