Yidhra – Cult Of Bathory (EP)


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L’année dernière, quand j’ai découvert le dernier EP de Yidhra tout fraichement sorti, « Cult Of Bathory », je suis vite tombé amoureux. Pour épancher ma soif auditive, je me suis jeté sur leur premier et unique album à l’heure actuelle, « Hexed », sorti en 2013, et sur leur tout premier EP éponyme sorti en 2009. S’en est suivi une période d’écoute compulsive ayant duré… un long moment. Pourtant, l’écriture de cette chronique m’a pris du temps. Parce que quand tout est si bon, il n’y a pas grand chose à en dire. Ou peut-être est-ce l’inverse, et que ne sachant par où commencer, j’ai préféré me taire. Quoiqu’il en soit, ce silence a assez duré et la vérité doit être dite. Il est temps que le monde découvre Yidhra.

Quator basé à Los Angeles, le groupe emprunte son nom à l’oeuvre de Lovecraft et à son rebattu mythe de Cthulhu : Yidhra, autrement appelée The Dream Witch, est une déesse apparaissant généralement sous les traits d’une jeune et jolie jeune femme. Peut être est-ce elle que l’on aperçoit sur la pochette de l’album, la croupe charnue et aguicheuse et le visage voilé, caressant un crâne humain. Le sexe et la mort en parfaite communion.

Cette dualité marque dès le début du premier titre « Cult Of Bathory ». Le riff est lancinant et obsédant, et l’on s’imagine hébété face à la plantureuse Yidhra en pleine démonstration de souplesse dans le plus simple appareil. Pourtant, quelque chose dérange et nous empêche le laisser-aller. La présence du triton y est surement pour quelque chose : ce diabolus in musica nous gueule impétueusement que la mort n’est pas loin, et voile ce moment sensuel d’une épaisse fumée noire et inquiétante. L’instrumental « Iron Mountain » tripote le stoner avec un peu plus d’insistance, grâce à des ambiances cosmiques et psychédéliques combinées à du riff furieusement efficace. Le morceau suivant, « The Adversary », nous replonge quant à lui dans un doom plus traditionnel, avec des vocaux graisseux et une rythmique plus trainante. « Reign Of Terror » clôt l’EP sur un style beaucoup plus metal, parfois presque thrash dans sa construction, qui vient nous gifler sans prévenir. Peut-être que la présence de Bill Metoyer à la production (qui a produit Slayer, entre autre) y est pour quelque chose.

L’album a été enregistré en live et l’ensemble sonne un poil rétro, « vintage », comme l’aime à l’appeler les brocanteurs du dimanche face à un tabouret Tam Tam mêlant l’orange et le marron. Évidemment, la basse est très présente et notre chère fuzz également, le tout soutenu par un jeu de batterie faisant preuve d’un groove sans faille et servant très bien la construction des morceaux. La voix de Ted Venemann grave et rocailleuse colle très justement avec l’atmosphère du groupe, on l’aura compris, tournée vers la sorcellerie, la mort, et les monstres velus vivants sous les lits ou dans les placards.

Ce qui frappe à l’écoute de cet EP, c’est la cohérence parfaite de l’ensemble. Tout s’enchaine si bien, tout est absolument évident et à la fois original. C’est là la preuve indéniable d’un véritable savoir-faire et d’une totale maitrise de chacun des genres abordés. Classée assez injustement dans « doom », la musique de Yidhra est bien trop variée pour n’être réduite qu’à cette unique catégorie. Certes, on retrouve les sonorités lourdes et lentes caractéristiques du doom, mais il y a aussi beaucoup d’autres choses qui nous empêchent réellement de ranger le quator dans une case. Et ça, c’est signe de grandeur.

À déguster avec : du gingembre (ou n’importe quel autre aphrodisiaque)

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