Festimad 2005, Jour 1 (Slayer, Mastodon, The Hives, Turbonegro…), 27 mai 2005, Madrid, Espagne

Saletés d’espagnols, ils ont vraiment un problème avec la signalisation… Après s’être tapé plusieurs centaines de bornes en voiture pour rejoindre Madrid, on passe bien 1h30 sur les 10 derniers kilomètres, à tourner en rond autour du Festimad, et surtout autour de notre hôtel dans les parages (ben oui, c’est fini l’âge où on campait ou qu’on dormait dans les voitures après les concerts, on est devenus des vieux cons !). Du coup, il est 14h et on commence à avoir la pression : le planning semblait peinard, et je commence à flipper… Ben ouais, l’interview avec Mastodon est prévue à 15h30… On se pose à l’hôtel, préparatifs (appareil photo, magnétophone…) et direct vers le festival. On tourne un moment en rond pour trouver le parking « azul » (en fait c’est toutes les rues d’une zone industrielle entière qui sont le parking !), et la cabine qui distribue les accréditations (très pro !). Enfin on rentre sur le site, on traverse le camping (spectaculaire) sous la canicule, et là, voyant l’heure avancer, on demande la « zona prensa » à tous les organisateurs qu’on voit. Résultat : on se fait balader sur tout le site du festival, on passe par des entrées détournées, etc… Mais finalement on trouve, on se dirige haletants vers la fameuse zone presse, et à 15h29 environ, je tombe sur les mecs de Mastodon qui discutent dehors, peinards ! Ouf ! Enfin, le lieu est mal choisi (l’entrée des backstage, debout sur le bitûme, 45°C sans ombre), mais on taille le bout de gras (Brann, le batteur : « Une interview ? Que veux-tu savoir ? Alors en ce qui me concerne j’ai eu une enfance plutôt heureuse, ma couleur préférée est le bleu, j’aime les pancakes, la bière, à une époque je rasais le torse des mecs, un passe-temps comme un autre »…). On se dirige finalement vers la vraie zone presse, plus loin encore (15 minutes de marche depuis le lieu des concerts !), une immense salle climatisée, un bonheur dont on déguste chaque seconde… Au bout d’un moment on vient nous chercher pour aller interviewer « proprement » – devienez qui ! – Brann Dailor, le même batteur de Mastodon qui déconnait avec nous il y a un moment. Le bonhomme se révèle sympathique, pas immensément affable, mais intéressant.

On voit encore quelques zicos défiler (Dillinger Escape Plan, Wednesday 13, Caliban, les Hives…), et on prend la difficile décision de quitter cet espace de confort absolu pour rejoindre l’aride site du Festimad.

Le nouveau site du Festimad n’a pas la « verdoyance » du précédent : c’est une immense pleine terreuse, sèche, où chaque mouvement de foule ou soubresaut venteux soulève un nuage de poussière suffocant… Un vrai bonheur ! Dillinger Escape Plan déboule sur scène, et ne fait pas dans la demi-mesure : de gros bourrins ! Les ricains jouent une sorte de hardcore très élaboré, très technique (genre Sick Of It All rencontre Meshuggah), mais aussi très violent. Carton plein auprès du public, donc, au cours de cette 1ère journée dont l’affiche n’est franchement pas portée sur la musique de chambre. Pas mon trip musical, mais le public adore.

Les Hives enchaînent immédiatement, grâce à l’excellente configuration de la scène : 2 scènes de même taille sont positionnés l’une à coté de l’autre : le public voit sans bouger les groupes alterner sur une scène puis l’autre, sans pause. Les Hives évoluent dans un autre genre, mais font un carton au moins équivalent : plus bon-enfant, leur musique dépote franchement en concert, et le groupe se donne à chaque fois sans compter. Chaque musicien se fait remarquer à sa façon : leurs attitudes scéniques sont franchement originales et complémentaires (et, chose remarquable, correspondent à leur véritable attitude dans la vie, comme nous avons pu le constater en coulisse). Un concert remarquable, encore un à leur tableau de chasse.

Un petit détour ensuite par le chapiteau pour aller jeter une oreille aux vieilles trognes de Sick Of It All. Les vétérans (et leaders ?) de la scène hardcore new yorkaise ont blindé la tente de
pogotteurs, si bien qu’il est difficile de s’avancer suffisamment pour jeter un oeil à la scène ! Tout au plus distingue-t-on les frangins Koller sauter dans tous les sens sur scène en enchaînant les classiques « old school », comme ils le répètent à loisir. Objectivement, ça marche. Les parages de ce carnage sonore étant peu propices aux discussions existencielles, nous partons nous sustenter au doux son de Turbonegro… Un véritable bain de jouvence ! Les vieilles gloires du punk rock scandinave ont toujours fière allure, et on reconnaît ces bons vieux classiques (« The Age Of Pamparius », « I Got Erection »…) avec le sourire. Tout cela n’a pas pris une ride, et le père Hank a toujours la pêche ! Ah, nostalgie, quand tu nous tiens… Le moment est venu de faire son choix : en simultané démarrent Nightwish sur la grande scène et Mastodon sous le chapiteau… hahaha… Je me retrouve donc devant les 4 furieux américains
qui ne font pas dans la demie mesure. Jouant juste avant leurs idoles de Slayer, Mastodon n’est pas pour autant décidé à déclarer forfait : ils se battent jusqu’au bout et parviennent à bien entamer les tympans et les corps de l’auditoire. Le headbanging fait fureur, et le pit s’anime (un signe qui ne trompe pas : les nuages de poussière s’élèvent du milieu du public !), tandis que les zicos alignent les titres exécutés de manière magistrale. Soli à gogo, poses rock n’roll en veux-tu en voilà, festival technique de Brann derrière les fûts, grimaces et hurlements de Troy derrière le micro (et la basse)… Il y a des concerts dont on ne ressort pas indemne ! Féroce.


Le crépuscule descend alors que l’on a juste le temps de rejoindre la grande scène pour assister aux premières déflagrations sonores de Slayer. On peut aimer ou pas le thrash des californiens, on peut être (ou avoir été) fan, ou bien même détester le groupe, il est IMPOSSIBLE de ne pas ressentir le rouleau compresseur que constitue Slayer en live. Une machine à tuer, une mécanique parfaitement huilée, réglée au micron pour laminer les cages à miel et ramener les cerveaux à des fonctionnements exclusivement reptiliens. Caché derrière ses fûts (impressionnant set de batterie), Lombardo bastonne comme personne. Ce mec est fait pour jouer dans Slayer, même s’il s’amuse par ailleurs avec d’autre groupe, il est taillé pour ça. Tom Araya sourit entre les morceaux, présente les chansons à venir de manière plutôt laconique, mais assure impeccablement ses parties de basse et de chant. Quant aux 2 furieux du manche, de part et d’autre de la scène, pas l’ombre d’un sourire : ça fronce le sourcil, et ça aligne les accords à la perfection. Les soli fusent de part et d’autre, et ça fout toujours le frisson de se retrouver à 50 cm du gros pitbull Kerry King en train de coller un solo dans les aigus au milieu d’une furie de grattes thrash par le père Hanneman. Hallucinant.

Alors que toute la journée avait été placée sous le signe de l’organisation et de la ponctualité, il fallait évidemment que le révérend Marylin Manson se fasse remarquer, et pointe en retard d’une bonne demi-heure. Ayant déja vu l’animal une bonne demi-douzaine de fois en concert, j’ai pas une folle envie de jouer son jeu, et on décide de se casser avant de voir ses derniers caprices… Il est déja plus d’1h du mat, et la journée de demain s’annonce démentielle (Hermano, Clutch, Mondo Generator,…), on va donc aller reprendre des forces ! [A SUIVRE…]

Laurent

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