Grand Magus, Audrey Horne, Zodiac, The Vintage Caravan, 18 mars 2014, Divan du Monde, Paris, France

Décidément le Divan du Monde est un endroit où il fait bon vivre. La raison de notre venue à tous en ce dix-huitième jour du troisième mois de l’année deux mille quatorze se nomme Rockrevelation ! Tournée qui rassemble The Vintage Caravan, Zodiac, Audrey Horne et Grand Magus… Oui là comme ça sur le papier on se demande ce qui lie tous ce petit monde… et à l’écoute aussi.
Le problème de compatibilité entre ces mini-festivals et l’impératif de finir les concerts tôt entraîne à commencer à 18h pétantes les hostilités et malheureusement pour moi à 18h30 pile The Vintage Caravan était en train de remballer leur matos… Dommage, mon écoute pré-concert m’avait donné un très bon sentiment sur ce jeune groupe islandais. L’ambiance de la salle semble excellente, j’en conclue donc qu’en live ils ont assuré également. Je me consolerai avec leur clip haut en couleur « Expand your Mind ». Un groupe à suivre très certainement.
Zodiac s’installe tranquillement, fait ses balances et là on se dit que ça va être bon, très bon. Rien que pendant les balances le groupe se lance dans une petite impro et on sent déjà le feeling qui passe entre les quatre allemands. Ils n’ont fait que régler leur son et on en demande déjà plus. Le groupe entame enfin son set et nous voilà parti pour 40 minutes de bonheur. Petite intro lancée par la guitare rythmique de Stephan Gall, qui permet à tout le monde de le rejoindre sur scène les uns après les autres et « A Bit of Devil » déboule. Excellent son, belle dynamique entre les instruments et Nick Van Delft se met à chanter. Monsieur, voilà un bien bel organe que le vôtre. Belle voix claire, profonde et chaude, un petit côté rocailleux quand il « s’énerve » un peu. Voilà un chanteur qui sonne en live comme sur album. On sent le groupe content d’être de la fête, échange de sourires, communication avec le public et hop voilà « Free » sorti de leur dernier album en date. La magie opère toujours et quand on demande à une audience déjà envoutée si elle aime ZZ Top, on ne peut qu’emporter l’adhésion générale. « Blue Jean Blues » reprise des texans nous emmène donc au fin fond d’un bar miteux où toute la tristesse du jour suinte du comptoir imbibé de whisky. Le plus lumineux « Moonshine » prend la suite et on nous annonce déjà le dernier morceau. Mais comme pour nous rassurer Nick nous informe que « Coming Home » aura le droit à son jam. Set sans faute jusqu’à présent, la section rythmique formée par Ruben Claro et Janosh Rathmer ayant fait son boulot de fort belle manière, les solos étant bien sentis, on se dit qu’un petit jam ne nous fera pas de mal dans ces conditions. Intro du morceau, Nick fait de la slide guitar avec sa bouteille de bière (quand on vous parle de musicien de grande classe) et arrive la cerise sur le gâteau. La basse prend le lead, lance son motif, tout le monde suit sans broncher et s’éclate. La claque. Voilà comment on met tout le monde d’accord. Zodiac est bon, Zodiac a du feeling, Zodiac sait jouer, Zodiac assure en live, Zodiac plays « that blues rock thing » selon leurs propres termes.
On en oublie presque qu’on a raté un groupe après cela et Audrey Horne entre en scène. Les norvégiens font du heavy classic rock, comme il est dit. Ca joue bien, le public en grande majorité s’est déplacé pour ces messieurs et ils leur rendent bien. Ca chante en cœur, des inédits sont joués, les guitares sont fièrement brandies pendant chaque morceau, des coups de pied lancés à chaque intro, un petit tour dans la fosse et voilà. Pas forcément ma came, donc pendant une heure les morceaux s’enchainent et pour le coup je n’aurai pas de révélation sur ce groupe.
Le public reste nombreux pour l’arrivée de Grand Magus. Dès leurs apparitions pour les balances, les cris fusent, le groupe y est réceptif. S’annonce une belle entente entre les suédois et l’audience se soir. Que penser de Grand Magus aujourd’hui ? Ancien fer de lance d’un blues-hard 70’s-doom, les voilà catalogués en heavy metal. Le tempo a peut être été accéléré, le chant va peut être plus souvent flirter avec les hautes sphères, les solos sont peut être plus typés « metal » qu’avant mais il reste un sens de la mélodie, du feeling et du groove qui n’a jamais quitté le groupe depuis le premier album. Et ce soir plus que jamais le groupe va nous en faire la démonstration. Pour les deux du fond qui n’auraient pas suivi, depuis deux ans maintenant, se tient aux côtés de JB et Fox derrière les fûts ni plus ni moins que Ludwig Witt. Pour ceux encore plus au fond encore, Ludwig Witt c’est l’assurance que le groove reste présent, c’est le haut du panier des batteurs sauce Bonham, c’est Spiritual Beggars, The Quill, Firebird et plus si affinités.
Intro traditionnel/viking et « I, The Jury » attaque les cervicales. Le groupe est effectivement en forme, JB est très en voix et première démonstration est faite qu’avec le sieur Witt aux baguettes même les morceaux les plus heavy gagnent en chaleur. En fait le trio a perdu en froideur (si l’on peut dire) que ce soit au niveau du son tout comme au niveau de l’ambiance et de la communication avec le public. JB commente chaque morceau, chauffe la salle et les pépites des quatre derniers albums s’enchaînent. Déjà cinq morceaux et on a le droit à un solo de batterie. JB le souligne bien : des batteurs comme ça on n’en trouve plus beaucoup. JB s’essaye au français, nous parle de son attachement à l’école (dixit le « fuck school »). Le drakkar compresseur poursuit son chemin, le groupe est aux anges, on sent une vraie cohésion dans le trio et ce soir, le public est le quatrième membre. Vient l’heure du rappel, exceptionnellement pour la France une chanson bonus sera jouée par rapport à la setlist prévue. « Hammer of The North » vient ensuite clore la soirée avec ses chœurs puissants venant de la salle. Le groupe en est bluffé, les chœurs n’en finissent pas, le concert est fini qu’ils retentissent encore. C’est encore touché par ce public dédié que les suédois quittent la scène mais JB revient vite nous remercier une ultime fois. La voix était au top, les solos débordaient de feeling, la basse tenait la baraque et dégoulinait de gras, la batterie emballait le tout : 1h10 d’un concert première classe avec pour seul bémol un oubli total des trois premiers opus. Promis ils reviennent avant la fin de l’année, on espère parce que le power trio n’a jamais aussi bien sonné. Quelle que soit la classification musicale ça fait chaud aux cages à miel.
Setlist :
I, The Jury
Sword of the Ocean
On Hooves of Gold
Ravens Guide our Way
Like the Oar Strikes the Water
Drum Solo
Steel vs Steel
Valhalla Rising
Iron Will
Rappel :
Triumph & Power
The Shadow Knows (bonus français)
Hammer of the North
Ain´t-One

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