Karma To Burn, Year Long Disaster, Yeah Right, 2 avril 2010, Nouveau Casino, Paris, France

Une date Year Long Disaster / Karma To Burn, en France qui plus est, ça ne se rate pas ! Arrivé juste après l’ouverture des portes, je me trouve devant la scène, paré pour assister au groupe de 1ère partie rajouté sur le tard, les parisiens de « Yeah Right ». Et finalement, juste après l’ouverture des portes, c’est directement Year Long Disaster qui prend la scène !

Petit son au démarrage, batterie instable, batteur intérimaire pour ces quelques dates (Kelli Scott, quand même, pas le dernier guignol venu, le mec ayant joué avec QOTSA, Guns’N’Roses, etc…), et salle en cours de remplissage aussi tôt dans la soirée : tous ces facteurs rendent le début de ce set un peu chaotique. Le trio peine à prendre ses marques, mais aligne quand même les plus efficaces brulôts de son dernier album fraîchement sorti dans les bacs : « Love Like Blood », « Show Me your Teeth » (avec son intro), ça dépote pas mal. Le prodigieux « Cyclone » perd un peu de sa pêche sous ce format, il va falloir trouver un format qui le rende plus percutant, à la hauteur de son impact « vinylique ». Après une petite poignée de titres, le groupe est bien chaud et la machine est en route quand… le concert s’achève ! Ce format « showcase » (set très court, composé essentiellement de titres du dernier album) s’avère frustrant, et on fait quelque peu la moue en voyant le groupe ranger ses instruments…

De manière assez étonnante, c’est donc à Yeah Right que revient l’honneur d’ouvrir pour Karma To Burn. La logique n’est pas pour rien dans le choix de ce groupe sur cette affiche, le trio parisien s’inspirant très clairement dans sa formule du trio ouest-virginien : du gros hard rock stonerien instrumental. L’avenir dira si ce choix est le bon, mais on se permettra quelques retenues sur le résultat final : la formule du power trio, déjà, est musicalement probablement la plus exigeante en soi. Si en plus l’on se départit des vocaux, le niveau musical requis grimpe en flèche. Et Yeah Right se confronte de plein fouet à ce problème : le moindre pain se détecte immédiatement (et il y en a parfois, à la gratte notamment). Le son très (trop ?) « propre » n’aide pas… Mon avis peut apparaître critique, mais n’oublions pas que ce groupe a été privilégié à Year Long Disaster pour disposer d’un set plus long et plus tard dans la soirée ! Ce privilège implique une responsabilité supérieure.

Sans trop d’attente, le trio tant attendu foule les planches et attaque très fort avec un doublon « 19 »/ »8″ implacable, suivi du toujours aussi efficace « 36 ». Le ton est donné : ce soir ça joue bien, fort et puissamment. Le groupe introduit un premier morceau de sa dernière galette, l’introductif « 44 » suivi un peu plus tard de « 43 », un peu plus audacieux. Will Mecum a le sourire, et le fait de voir le public exsangue à chaque riff décoché lui donne une bonne humeur qui fait plaisir à voir. Rob Oswald, à son habitude, frappe comme un forcené et « vit » son jeu, comme possédé.

Au milieu du set, Daniel Davies, le chanteur de Year Long Disaster, monte sur scène pour jouer et chanter « Waiting On The Western World », comme sur l’album de KTB à paraître. Belle efficacité pour ce titre qu’il a participé à composer. Malgré un son de gratte très approximatif, Davies se lâche sur la fin du titre, et est bien chaud au moment de lancer la reprise de Black Sabbath « Never Say Die » (probablement le plus Thin Lizzy-esque des titres du groupe, à la fin de la période Ozzy) : un morceau à la rythmique endiablée qui permet à Will Mecum de se reposer tranquillement, en support du jeu finalement assez « Butlerien » de Rich Mullins. Impeccable.
Daniel Davies regagne les coulisses pour permettre au trio de repartir sur les chapeaux de roue pour le dernier tiers du set, qui culmine probablement avec la doublette « 28 »/ »20″ issue de « Wild, Wonderful Purgatory ». Ca moshe sévère dans le public à ce stade, et le groupe, la bave aux lèvres, prépare ses dernières cartouches pour en découdre. Un rappel leur permet de coller trois dernières rafales, pour finir par le dévastateur « 35 ».

Un concert qui en laissera plus d’un la langue pendante, la bave aux lèvres et le sourire en travers du visage. Ce soir on aura connu un très grand Karma To Burn, à l’efficacité scénique remarquable, un véritable bulldozer qui n’aura probablement pas laissé un seul frustré dans la salle. Un grand concert.

Laurent 

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