Truckfighters, White Miles, Valley of the Sun, 28 février 2014, Divan du Monde, Paris, France

28 février… Deux longs mois d’attente avant le premier concert d’une année 2014 qui s’annonce déjà riche en bons évènements. Il faut dire que ces dernières années le public français (et parisien principalement) a été gâté. Les groupes trouvant enfin leur public grâce aux efforts combinés des nombreux acteurs adeptes de musique de qualité. Et comment mieux lancer la saison qu’avec une affiche aussi alléchante dans une salle de qualité.
L’endroit : Le Divan du Monde, ancien théâtre du XIXème rénové récemment. Une bonne atmosphère se dégage de ce lieu, combiné à la qualité du son et une scène surélevée pour que tous vos sens se délectent.
L’affiche: Valley of the Sun, White Miles et Truckfighters.
Arrivé en avance il paraît raisonnable de faire le plein de bonnes énergies avant d’attaquer la soirée, le bar/brasserie du coin de la rue me fait de l’œil et pas qu’à moi apparemment vu que les stars du jour s’y installent également quelques instants plus tard pour un apéro d’avant concert. Note pour plus tard, penser à revenir dans ce bar, de toute évidence de bonnes rencontres à y faire.
Vient l’heure de rentrer dans la salle qui est déjà bien remplie, avec un petit tour par le stand merch de rigueur. Le stand merch est un bon reflet de la soirée : de qualité. Du choix pour les trois groupes, des produits « originaux », pour moi un vrai signe que le but de cette tournée pour nos amis suédois n’est plus juste de se faire connaître et de séduire. Aujourd’hui les Truckfighters ont marqué l’essai mais ils leur restent encore à le transformer, écrire pour la postérité leur nom dans le marbre.
Valley of the Sun entre en scène et c’est parti pour 30 minutes de stoner classique soit, mais d’excellente facture. Première signature sur le label Fuzzorama (de nos chers suédois) et on comprend pourquoi. Basse groovy à souhait, riff affutés, rythmes effrénés, voix juste avec ce qu’il faut de grain, pour un cocktail d’efficacité signé Cincinnati Ohio (comme nous le précise le groupe). On sent le groupe content d’être là, sourire aux lèvres, bonne communication, actifs sur scène et ils emportent avec eux l’unanimité du public. Le batteur donne tout ce qu’il a et bien plus encore, pensez à Dave Grohl survitaminé. Le résultat est simple : 3 titres = 2 baguettes de cassées. Heureusement pour les trois titres suivants il arrêtera là sa participation à la déforestation. En six morceaux VOTS (pour les intimes) tapent dans leurs différents albums (c’est toujours eux qui nous le précisent) et nous montrent et démontrent qu’ils sont définitivement un groupe à suivre. Il y a suffisamment d’efficacité et de variété dans ce qu’ils proposent pour nous donner envie de mieux les connaître.
Rapide changement de matériel et voilà les White Miles qui attaquent. Le groupe autrichien qui s’annonce comme originaire de Madagascar (première private joke de la soirée) nous propose un stoner/blues épuré à sa substantifique moelle : Guitare/voix + batterie. Pour faire dans l’analogie de base les White Miles sont les White Stripes du stoner sauf que cette fois madame gère la guitare et le chant et monsieur la batterie. Maintenant je ne crois pas qu’ils soient frère et sœur pour ceux que ça intéresse. Au fil des huit titres que vont nous offrir le groupe, les riffs sont bons, la batterie à bloc (je crois que ça doit être de rigueur pour cette tournée), le chant prenant. Le groupe échange beaucoup avec le public (seconde private joke avec quelqu’un dans la fosse) mais aussi avec la personne qui gère le merch (troisième private joke). On sent que la bonne humeur et le bon esprit règnent au sein de cette tournée. Maintenant les WM offrent un bon set mais qui pour ma part (et à vu de nez pour une partie de l’audience aussi) fait un peu retomber le soufflé.
Nouvelle intervention des roadies et des membres des groupes et résonne enfin dans la salle « Altered State » en guise d’intro/ mise en ambiance. Troisième fois que je m’apprête à voir Truckfighters en live. Après une prestation bonne mais un peu décevante pour ma part au Stoned Gatherings et un set rouleau compresseur au Hellfest, je suis plus que ravi de les voir en tête d’affiche dans de bonnes conditions pour juger le « meilleur groupe du monde » dixit JH.
C’est donc sur la douce mélancolie d’ »Altered State » que Dango monte sur scène bientôt rejoint par Ozo et… mais c’est pas Poncho ! C’est quoi son petit nom déjà à ce batteur ? Désolé là je sèche et pour finir avec les analogies, Truckfighters sont les Spinal Tap du stoner définitivement.
Quoi qu’il en soit Dango nous balance l’intro de leur nouvelle offrande en date, « Mind Control » et c’est parti pour 1h30 de fuzz à gogo. Fidèle à leur image du fuzz il y en a, beaucoup ça c’est bien mais un peu trop compressé sur la gratte ce qui rend certains passages mélodiques trop étouffés.
Ce sont ces passages qui font la richesse du groupe et il est dommage que le son live ne leurs rendent pas justice. Ce sera le seul bémol de la soirée parce que sinon ça déboite.
« Atomic » pointe le bout de son nez ensuite et ne semble pas vouloir s’arrêter, signe que le groupe est là pour profiter avec nous du moment et pas juste en mode « pas le temps, on enchaine ».
« Universe » est sorti, il faut le défendre ! Ozo demande à la foule s’il doit commencer à jouer et une fois validation eue, il nous lance un petit « Get Lifted ».
Déjà deux morceaux du nouvel album et le verdict est simple : ça passe trèèès bien l’épreuve du live. Dango se risque à des reprises en cœur sur la chanson mais on peine à l’entendre. En même temps je ne vois pas comment il pourrait avoir assez de souffle pour chanter vu la débauche d’énergie dont il fait preuve tout le long d’un show. Parce que oui le gaillard en 1h30 ne s’arrête jamais, un accord = saut, et entre chaque bon : sautillement permanent. Il se donne physiquement à chaque concert et c’est communicatif ! C’est bien, rien qu’en le regardant j’ai fait mon sport pour l’année.
Ozo lui est très en voix. Quelques petites faiblesses par endroit mais je ne l’avais jamais entendu si juste et il n’est pas fainéant en terme d’investissement physique non plus donc je suis d’autant plus agréablement surpris. Le groupe visite l’ensemble de ces albums en jouant les « classiques », « Last Curfew » avec une intro jazzy étirée, « Manhattan Project », « Traffic ».
Troisième échantillon du dernier né : « The Chairman ». Cette chanson démontre une fois de plus que le groupe compose de manière subtile sur album mais qu’une fois en live ça prend une autre ampleur. Un vrai coup de cœur pour ce morceau.
« Monte Gargano » déboule, le groupe fait une fois de plus durer le plaisir à la fin du morceau et Ozo n’y résiste pas et plonge dans la foule. L’interaction est totale avec le public. A partir de là les stage divings vont pleuvoir et quiconque monte sur scène est le bienvenu, le groupe jouant avec eux avant le fatidique saut ! « In search of (the) » achève l’audience avant un mini break. En guise de rappel quatrième représentant de Universe, « Prophet » qui lui aussi trouve sa place en live.
Ozo consulte ensuite le public conquis pour choisir l’ultime morceau de la soirée. Les demandes hurlées sont nombreuses et variées mais c’est « Desert Cruiser » qui l’emporte. Le public chante sur tous les refrains, le groupe se donne à fond, le bassiste finit une nouvelle fois dans la fosse.
Fin du show, c’est passé vite, trop vite. Démonstration est faite que Truckfighters assure plus que jamais en live et que si on leur laisse le temps il vous offre un vrai show original et bien pensé. C’est quand le prochain ?

Setlist :
Altered State
Mind Control
Atomic
Get Lifted
Last Curfew
Manhattan Project
Traffic
The Chairman
Monte Gargano
In Search Of (The)
Prophet
Desert Cruiser
Ain´t-One

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