KADAVAR – avril 2013


 

Quand on rencontre les mecs de Kadavar, on a un peu peur au début, car l’image de nos trois lascars (Lupus le chanteur/guitariste, Tiger le batteur et Dragon le bassiste), assis sur leurs chaises à attendre nos questions, donne l’impression de gars figés, presque statufiés, à l’image de la pochette de leur dernier album, « Abra Kadavar », sur laquelle ils posent tous, droits comme des I. Seule différence par rapport à l’image : un nouveau bassiste, Simon Bouteloup (un français que l’on connaissait au sein de Aqua Nebula Oscillator), qui ne détonne pourtant pas au milieu de ses nouveaux collègues, tous gigantesques et filiformes. Heureusement, passée cette impression de froideur, on s’aperçoit que le trio est au contraire plutôt sympathique, souriant, et intéressant. En tous les cas, ils s’avèrent plus accessibles que leur notoriété grandissante ne pourrait le laisser penser.

 

Votre dernier album est sorti récemment, quels retours en avez-vous eu jusqu’ici ?

Lupus : Je ne sais pas trop, pour le moment on n’a pas lu grand-chose dessus, à peine quelques chroniques, qui étaient très positives en fait. On a opté pour un son différent sur ce nouvel album, donc il faut que les gens aient du temps pour s’y habituer. C’est sans doute pour ça que pour le moment on n’en entend pas beaucoup de retours, il faut probablement attendre un peu, que les gens se familiarisent avec nos nouveaux titres.(Rappel : l’interview a été réalisée fin avril, quelques jours à peine après la sortie officielle du disque)

Comment vous êtes-vous retrouvés à signer chez Nuclear Blast pour cet album ?

En fait c’est grâce à Theo, le chanteur de Orchid (qui jouent eux aussi ce soir sur cette scène). On a été les voir l’an dernier quand ils sont venus jouer à Berlin, on leur a filé notre disque. Ils venaient juste de signer chez Nuclear Blast eux-mêmes, à l’époque. Et je ne sais pas trop comment ça s’est passé, il a envoyé un lien vers notre musique à un mec de Nuclear, ou un truc comme ça, qui a écouté ce que l’on faisait. Il a aimé notre musique, nous a contactés, on a discuté, et en quelques mois à peine on a signé un deal chez eux nous aussi. Donc c’est la faute d’Orchid !

Qu’attends-vous en particulier de ce label, très renommé dans le genre metal ?

Le point principal est assez simple : nous voulions avant tout rendre notre disque disponible partout dans le monde. Cela s’était avéré difficile de notre expérience préalable sur de petits labels qui n’avaient que des réseaux de distribution plutôt modestes. Les gens devaient commander le disque en Europe, s’ils avaient le malheur de résider en Australie, en Amérique du Sud ou autre… C’était très cher pour eux d’acquérir l’album, et long, une vraie épreuve de patience parfois. C’était donc l’un de nos objectifs principaux, de rendre ça plus facile pour tout le monde, à travers un réseau de distribution mondial.

 

Plus globalement, ces derniers mois il semble que tout le monde soit dingue de vous, les médias, le public, etc… Ca fait quoi ?

[Rires] J’apprécie beaucoup, bien entendu, on est contents. Il faut dire qu’on n’a pas l’impression d’avoir volé ce que l’on a : nous avons énormément travaillé l’an dernier, on a dû jouer quatre-vingt concerts environ ou quelque chose comme ça, à travers une vingtaine de pays. On est forcément ravis que les gens aiment ce que nous faisons. C’est même notre raison d’être, au fond, d’échanger avec le public, de rencontrer des gens, leur parler.

Racontez-nous comment vous avez recruté ce fringant bassiste français ?

J’en sais trop rien, ce mec s’est pointé un jour, on s’est aperçus de rien[Rires]. Plus sérieusement, Simon était avec nous durant toute l’année dernière, il conduisait le van notamment, s’occupait du merchandising… On est devenus petit à petit de très bons amis. Il jouait auparavant dans Aqua Nebula Oscillator, un super groupe de Paris, avec lesquels on a sortis un split LP l’an dernier [ndlr : « White Ring », où chaque groupe interprète des titres de leurs collègues, puis se retrouvent pour des morceaux en commun]. On était vraiment devenu une sorte de famille. En novembre dernier, Simon a même déménagé à Berlin, où nous résidons. Lorsque notre bassiste précédent[Mammut…) nous a informés de son souhait de quitter le groupe, Simon était alors le seul en mesure de le remplacer. Nous savions déjà qu’il était un excellent bassiste, donc ce choix était naturel.

[A Simon / « Dragon »]… et tu as accepté ?

Dragon : Bien sûr, qu’aurais-tu répondu à ma place ? [Rires]

Lupus : Vraiment la transition fut logique, il était tout le temps en notre compagnie en tournée, il n’y a pas eu de profond changement quand il est devenu notre bassiste.

 

Pourquoi avez-vous tous des surnoms ?

Tiger : Tout a commencé avec Philipp [Mammut], notre précédent bassiste. Il avait l’habitude, quand on enregistrait, de faire des sortes de petits dessins pour décrire les chansons. Evidemment, quand il décrivait un morceau très heavy, il le représentait via un éléphant, ou un mammouth [Rires] d’où son propre sobriquet. Quant à nous deux, Lupus et moi, c’est devenu presque une nécessité, car nous avons le même prénom, « Christoph »…

Lupus : Et franchement, on en avait marre de se retourner tous les deux à chaque fois que l’on appelait l’un de nous. Désormais on n’a plus ce problème ! On a gardé une thématique plutôt animale pour nos propres surnoms.

Comment voyez-vous les concerts à venir dans le cadre de la tournée de promotion de « Abra Kadavar » ?

Tiger : On a pas mal de concerts de prévus, effectivement. Pour le moment on joue uniquement trois titres issus du dernier album, et évidemment on aimerait arriver à en jouer un peu plus avec le temps. Mais on sera vigilants à ne jamais oublier nos anciens titres, je sais que les gens n’aiment pas forcément ça : c’est mon cas en tant qu’amateur de musique, quand les groupes que j’aime ne jouent que leurs nouveaux titres je suis frustré. Donc on ne jouera jamais plus de la moitié de nouveaux titres dans une set list.

Lupus : Notre objectif sur cette tournée est vraiment d’intégrer nos nouveaux titres dans notre ancien set, de rendre tout ça homogène et efficace, ce n’est pas évident. Il nous tarde de tourner. Nous étions en France il y a deux semaines environ, on y a joué cinq concerts. C’était vraiment excellent, on s’est éclatés, il nous tarde de remettre ça.

27 avril 2013 par Chris

 

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