STONED JESUS (oct. 2015)


C’est à l’occasion de la version statique du Up In Smoke Festival à Bâle que nous avons échangé avec le très sympathique leader de la formation Ukrainienne qui monte. Le volubile Igor revient sur leur début de tournée épique qui les voit se produire sans leur batteur attitré demeuré à l’écart pour des raisons très rock’n’roll. L’homme à l’enthousiasme contagieux nous en dit aussi un peu plus sur cette formation originaire d’une contrée pas très stoner et sur la success story du groupe au nom le plus cool du globe terrestre et de ses environs proches.

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Salut Igor, as-tu besoin que je te présente Desert-Rock.com le webzine francophone ?

Non, je me souviens de votre review qui était très cool.

 

Vous débutez une nouvelle tournée aujourd’hui…

…oui c’est la troisième partie de la tournée pour « The Harvest ». Nous sommes en tournée depuis mars, date à laquelle cette production est sortie, nous allons faire trois festivals sur cette partie : le Up In Smoke aujourd’hui, le Stoned From The Underground et le Desertfest Belgium vendredi prochain à Anvers.

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Cette phase de la tournée se déroule dans la partie centrale de l’Europe ; qu’attendez-vous de celle-ci ?

Nous connaissons ces pays, le public et aussi quelques promoteurs. Nous allons retrouver quelques salles déjà connues comme à Amsterdam et Stuttgart par exemple. C’est vraiment sympa de retourner dans des endroits où nous avons déjà joué ; cela nous permet aussi d’avoir des cachets plus importants, d’avoir un public qui sait à quoi s’attendre et des promoteurs aussi. Nous sommes donc toujours bien accueillis. Nous avons juste un petit problème sur cette tournée : notre batteur s’est fait voler son passeport à Budapest. Les autorités ne nous ont pas beaucoup aidé et nous avons cherché, en Ukraine, un nouveau batteur. Malheureusement un type n’avait pas de visa, le second était trop occupé et le troisième a demandé combien il allait être payé, mais ce n’est pas ainsi que les choses se passent ; nous ne sommes pas là pour ça ! Nous avons finalement trouvé un batteur de session qui ne nous rejoindra que demain car il avait déjà des engagements. En ayant déjà un bon contact avec les salles, il est plus facile d’effectuer ce tour un peu spécial.

 

Comment allez-vous procéder aujourd’hui vu l’absence de batteur ?

Aujourd’hui, pour le Up In Smoke, nous allons faire un show de quarante-cinq minutes très spécial. La première partie sera consacrée à un medley de «  First Communion » que nous ferons avec un batteur : Flo du groupe No Mute, un groupe de la région (vu l’an passé au même festival). Le dernier titre : « I’m The Mountain » sera joué avec le batteur des Français de Space Fisters, Léo, dont le groupe jouera demain ici. C’était fou car nous avons répété avec un type la nuit dernière et avec l’autre ce matin. C’est vraiment fou et tout ce qui nous arrive sur cette tournée l’est aussi. Nous avons été pénalisés à l’aéroport car nous avions oublié certains documents relatifs au merchandising et nous avons dû payer une amende de six-cent euros. C’est clairement le début de tournée le plus fou que nous ayons eu jusqu’ici.

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Votre dernière tournée s’est terminée il y a à peine quinze jours. Comment était-ce de tourner avec Greenleaf ?

Ce sont des types vraiment sympathiques et simples. Ils sont très ouverts et Arvid m’a carrément tiré sur scène pour que nous chantions une partie en duo lors du premier show. Nous avons fait ceci sur toutes les dates ce qui était super sympathique. Ce n’était au final pas une tournée où deux groupes tournaient ensemble en étant chacun confiné dans sa loge. Nous avons plaisanté et chacun des groupes à assisté à la prestation de l’autre. Ils ont fait de nouveaux titres car ils sortent bientôt leur prochain album. Je fais de la promotion pour eux : il sortira en février prochain sur Napalm Records et ils ont réalisé la vidéo du premier single « A Million Fireflies » qu’ils ont joué sur cette tournée. Je vous préviens : c’est leur meilleur titre, catchy, bien foutu avec une ligne vocale que l’on retient d’entrée, du genre tu l’entends la première fois et la deuxième fois tu la chantes avec le chanteur. La dernière soirée de la tournée a été très agitée pour notre batteur et leur chanteur qui ont fait la fête ensemble et le lendemain il y a eu cette histoire de rechercher le sac disparu qui contenait le passeport. Ce sont des Scandinaves et nous des Ukrainiens : nous avons une relation spéciale avec l’alcool. Je ne suis perso pas trop dans ce trip.

 

Comme tu le disais, vous avez trois festivals sur cette tournée : le Up In Smoke aujourd’hui, le Stoned From The Underground et le Desertfest Belgium avec des sets limités au niveau du temps. Comment avez-vous sélectionné les titres que vous y interpréterez ?

Nous venons de terminer une tournée sur laquelle nous avons mis à l’honneur notre album « First Communion » sorti il y a cinq ans. Nous l’avons fait en entier ou presque. Nous continuons avec quelques coupures opérées dedans et en y ajoutant des titres qui plaisent à notre public comme « I’m The Mountain » ou d’autres. Certains se plaignent de l’absence de certains titres, mais nous ne sommes pas un groupe de karaoké ; ce n’est pas ainsi que nous considérons les choses. Nous ne faisons pas non plus nos plans les plus doom et nous n’allons certainement pas refaire le répertoire de « First Communion » durant les cinq ans à venir quand il aura dix ans nous nous y remettrons. Je demande aux fans d’apprécier cette approche.

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Et toi, en tant que fan, quels sont les groupes que tu veux voir ici ?

J’adorerai voir les Melvins que j’ai vus au Hellfest, mais ils jouent demain. Aujourd’hui le line up est très robuste et il y a beaucoup de groupes que je n’ai jamais vu sur scène. J’aimerais découvrir des groupes, même si je connais les Australiens de Child, par exemple, dont j’ai écouté les productions.

 

Vous êtes originaires d’Ukraine, comment est la scène stoner là-bas ?

Il y a de nombreuses initiatives underground actuellement. Tout a commencé il y a environ cinq ans où nous avions notre batteur impliqué dans deux formations qui n’étaient pas toutes dans le style doom. Notre batteur faisait du brutal death metal et c’était très compliqué alors. Actuellement les choses éclosent et il y a des groupes que j’aime beaucoup comme 5R6 qui pratiquent un style entre Alice In Chains et Tool ; ce sont des types très cools et de très bons musiciens. Il y a aussi Somali Yacht Club qui sera au Desertfest Berlin de l’année prochaine. Nous sommes très fiers d’eux et les considérons comme nos petits frères ; nous les aimons beaucoup et j’espère que nous allons collaborer à l’avenir. Il y a une foule d’autres groupes comme dans beaucoup de pays avec quatre-vingt pourcent d’entre eux qui ne sont pas si bons que ça et se contentent d’être des repompeurs, mais vingt pourcent méritent le détour. Nous avons l’équipe du label Robustfellow qui sont responsables de tout ce style. Ils proposent la compilation « Electric Funeral Cafe » en téléchargement gratuit qui permet de se faire une idée de notre scène. Nous sommes sur Moon Records qui sont un peu une major en Ukraine et où nous sommes parmi une multitude d’autres formations d’horizons multiples ; c’est un peu une consécration pour l’underground stoner.

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Comment expliques-tu le succès de « The Harvest » ?

Je suis certain que le succès de cet album est la conséquence du succès de nos albums précédents. Nous jouons des titres plus récents sur scène, mais les gens sont restés sur nos albums précédents ; celui-ci ne parle pas vraiment à tous nos fans. En tous cas pas autant que ceux d’avant car nous avons opéré des changement en ce qui concerne le son et notre manière de jouer, d’écrire et de tout. Les gens n’étaient pas prêts à ceci je crois. Je pense que le travail a été bien fait et suis content des collaborations avec notre manager et les gens en charge du son. Nous pouvons désormais nous produire dans des festivals de grande envergure en Ukraine. Nous sommes à la télé, nous avons des vidéos qui passent à la télé et participons à des talkshows. C’est marrant ce côté « ce sont des stars, ils jouent en Europe ». Nous sommes maintenant coincés sur certains festivals entre des groupes que nous écoutions gamins. Ils sont désormais vieux et écoutent ce que nous faisons ; c’est amusant quand un type que tu voyais à la télévision il y a une quinzaine d’années vient te dire qu’il aime ce que tu fais.

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Tu parles de collaborations, comment s’est passée celle qui vous voit travailler avec la structure française Purple Sage pour votre promotion ?

Ça se passe monstre bien avec elle. Elle connaît très bien son boulot, sait ce qu’il faut faire ou ne pas faire. J’ai eu un peu d’intérêt pour le marketing et Claire fait un très bon boulot. Elle propose des choses et nous en discutons pour faire au mieux pour propager notre musique. J’aime travailler avec elle et espère pouvoir continuer à le faire.

Une question stupide à propos du nom de ton groupe : vous avez le nom le plus cool de la planète. Comment l’avez-vous trouvé ?

C’est la question à laquelle j’aime répondre de manière amusante car je suis vraiment fatigué d’y répondre. Mais ce n’est pas un problème, je vais te dire quand-même comment les choses se sont passées. Cela a commencé en 2008 ou 2009, j’avais des morceaux et n’avais pas vraiment réfléchi au nom du groupe. Je les ai fait écouter à des types autour de moi qui les ont trouvés vraiment cools et ils m’ont demandé comment j’avais appelé le groupe, ce à quoi j’ai répondu que jamais je n’y avais pensé. Alors, comme je voulais uploader les démos, j’étais devant mon ordinateur et me suis dit : « Stoned Jesus From Out Of Space ». Le premier nom était Stoned Jesus From Out Of Space. Des copains m’ont dit que si je voulais être pris au sérieux, je devais virer « From Out Of Space » parce que c’était trop du genre « Stoner Kebab » [remarque de moi-même : un groupe italien intéressant porte réellement ce nom !]. J’aime bien les commentaires sur Youtube qui disent : « Je suis venu pour le nom et resté pour la musique ». Les gens pensent que nous sommes peut-être des gens stupides avec un nom comme ça puis viennent vers notre son qui n’est pas à l’image de ce nom.

 

Aucune relation avec la religion ? Même avec des titres comme « Black Church » sur votre dernier opus ?

Non, rien du tout à voir avec la religion et les titres de nos morceaux citant des liens religieux sont des métaphores. Celui que tu as cité est une métaphore pour la sortie de quelque chose qui peut être la drogue, la vie de couple voire même la musique ou la religion ; c’est un abri que tu dois quitter comme les réfugiés le font. Je n’ai jamais approché la religion comme des groupes du genre Ghost qui la ressassent en continu. Je leur laisse faire ceci et me concentre sur autre chose.

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Une dernière question : la dernière partie de la tournée sera terminée à la fin du mois d’octobre…

Nous terminons au Desertfest Belgium et avec notre batteur qui ne peut pas quitter l’Ukraine, nous allons faire des shows chez nous principalement dès novembre. La chose la plus excitante c’est qu’en novembre et décembre nous allons bosser sur du nouveau matériel et, pour être honnête, la plupart des titres de « The Harvest » ont été écrits il y a quatre ans voire trois pour les plus récents. Bien sûr que nous avons bossé dessus, mais ce n’était pas du nouveau matériel. Nous avons un nouveau batteur et désirons expérimenter des choses nouvelles. Je suis le principal contributeur à l’écriture et j’ai déjà plein d’idées et de choses prêtes pour aller de l’avant avec les autres sans qui je ne peux pas avancer. Nous écrirons, répéterons et probablement que l’an prochain nous enregistrons un EP. J’espère qu’en 2017 nous sortirons notre prochain album.

 

Merci !

Merci à toi !

 

 

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