UFOMAMMUT – Juillet 2010


Entretien avec Poia (guitariste) et Urlo (bassiste) du groupe italien de metal psychédélique Ufomammut.

 

C’est votre première venue à Stoned From The Underground, à quoi vous attendez-vous?

Urlo: J’ai lu des choses dessus et il semblerait que c’est un très bon festival, donc on est contents d’être là… On va voir ça demain et on vous dira.

C’est le 10eme anniversaire de l’organisation, alors ils font les choses en un peu plus grand cette année. On dirait un petit Roadburn (NDLR: festival doom/stoner de référence à Tilburg en Hollande), que vous connaissez. Comment pourriez-vous comparer les deux festivals?

Urlo: Alors de mon côté je préfère quand les choses sont plus underground. Les groupes de cette année, surtout ceux du deuxième jour, sont très très bons, un line-up super intéressant, crade et rock’n’roll, alors je peux déjà entrevoir que ce sera bon.

Poia: Ils sont quand même plutôt différents. Mais d’un point de vue température il fait très chaud au Roadburn vu que c’est en intérieur, même si on est pas en reste ici. Ca va être chaud.

Comment expliquez-vous votre amour pour le son? En se basant sur les vidéos du making-of du dernier album, on dirait que vous avez passé beaucoup de temps en studio. C’est une fausse impression?

Poia: Et bien, ça dépend de ce qu’on entend par « beaucoup de temps ». Nous pensons que notre dernier album a été composé, et non écrit car nous ne sommes pas capables d’écrire de la musique, en un mois et tout s’est passé de façon plutôt naturelle, pour que tout se fasse en à peu près deux semaines au studio.

Urlo: On a enregistré en une semaine et une autre semaine était consacrée au mixage et à la pré-production.

Poia: C’était comme assembler plusieurs idées qu’on avait déjà, en essayant de les garder fraîches.

Avez-vous fait des recherches sur votre son? C’est important pour vous?

Urlo: Absolument, on donne une grande importance à la recherche de notre son. En mettant de côté les amplis et effets qu’on utilise, avec Lorenzo, le propriétaire de Locomotore Recording Studios et membre de Lento, on a fait un gros travail pour trouver le bon son. Avec Idolum (NDLR: album qui précède Eve), le premier album qu’on a fait avec Lorenzo, on avait un son très épais, sale et noir, alors que cette fois on a essayé d’aller vers quelque chose de plus lourd mais ouvert et dynamique. Musicalement, il y a beaucoup de grandes variations, c’est divisé en parties très calmes et très lourdes, alors on a essayé de tirer un maximum du son et de la dynamique. On a essayé d’utiliser le son pour mettre l’accent sur certaines choses. Au niveau de la batterie aussi, on a beaucoup plus travaillé sur la partie rythmique.

En parlant du dernier album, pourquoi avoir choisi de ne faire qu’un seul long morceau?

Poia: On voulait faire un hommage à Meddle, qui est l’un de nos albums préférés d’un de nos groupes préférés, Pink Floyd. Comme vous le savez Meddle est composé d’une longue piste sur la face B et de pistes plus courtes sur l’autre face. Donc on s’est penché en priorité sur la longue piste, avec dans l’idée de créer quelques morceaux satellites plus courts, mais on s’est aperçus que la chanson devenait de plus en plus longue alors on s’est concentré uniquement sur celle-là. Ce n’est pas un concept album, c’est juste une chanson de 45 minutes. Pour une fois on a fait un album de la longueur qu’on souhaitait. Parce que oui, le précédent était trop long je trouve, il y avait deux chansons superflues alors que celui-ci va droit au but.

Parlons maintenant de Malleus (http://www.malleusdelic.com/). Qui fait partie du projet?

Urlo: Moi (le bassiste) et lui (le guitariste). NDLR: Lu complète l’équipe du studio mais ne fait pas partie d’UfoMammut.

Comment parvenez-vous à mener vos deux projets en même temps?

Urlo: On a beaucoup de temps libre…(rires)

Donc vous n’êtes pas si souvent que ça en tournée?

Urlo: Non on est souvent à la maison! En fait, Malleus est notre job principal, et c’est un merveilleux job. On y dédie beaucoup de temps et on répète quand on est tous ensemble.

Poia: Tout est parti de la musique, du groupe, quand on a commencé à faire des posters pour nos propres concerts, on a ensuite décidé de faire passer ce hobby au statut professionnel. On a toujours l’impression qu’il y a une connexion entre la musique et l’art visuel, parce qu’on aime faire autant l’un que l’autre.

Et comment avez-vous débuté sur le marché? N’y avait-il pas quelque chose de semblable en Italie à ce moment?

Poia: On a commencé en 2000, rien d’officiel, on voulait juste faire quelque chose inspiré de l’art des disques des 70’s. Maintenant on dirait que les choses commencent à bouger en Italie, et il y a d’autres choses intéressantes qui se font en plus de l’art visuel. Je ne sais pas si beaucoup de gens peuvent gagner leur vie en faisant ça de toute façon. C’est plus quelque chose que tu fais comme une passion.

Et quelles sont vos spécialités?

Urlo: Je suis l’esclave, il est le maître, mais l’esprit obscure derrière tout ça c’est Vita (le batteur).

J’ai vu que vous aviez fait un poster pour ce festival, il sera disponible ici?

Urlo: Tout à fait. Dès que tu auras fini de nous les casser avec ton interview, on le mettra sur le stand (rires).

Quels sont vos projets pour le futur? Toujours Undeground?

Poia: En fait on vient juste de signer chez Sony (rires).

Urlo & Poia: Pour le moment on continuera de jouer notre dernier morceau en concert, parce que c’est une bonne expérience pour nous et aussi du point de vue du public. On aime beaucoup le jouer, c’est complexe, la structure a plusieurs couches et on essaye de reproduire ça du mieux qu’on peut.

Urlo: Ensuite on aimerait s’occuper d’un projet transitoire, avant de se consacrer à un nouvel album. Peut-être en français (rires).

Poia: Ou en Langue d’Oc. Ce serait intéressant de faire des recherches sur l’usage de langues anciennes pour notre musique, mais ça deviendrait surement trop cérébral.

juillet 2010 par Mathieu Springinsfeld et Vincenzo Russo

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