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1782 – Clamor Luciferi

Si vous ne connaissez pas 1782, quelques traits significatifs de sa musique devraient rapidement vous orienter sur votre attrait ou pas pour la musique qu’ils développent : on est dans du stoner doom d’école, celui des premiers Electric Wizard, poussé dans ses retranchements. Rythmiques super-lentes, guitares telluriques, sons de basse et de guitare pachydermiques, gros riffs gras, une ligne de chant très-très loin bien au fond dans le mix, une batterie minimaliste, un chant lexical exclusivement tourné vers l’occultisme… Tous les ingrédients sont là. Tous. Si vous n’aimez pas le doom, passez donc votre chemin, vous n’aurez probablement pas d’épiphanie avec ce disque. Si vous aimez le doom aventureux, original, hybride, vous aurez du mal à trouver pleine satisfaction ici. Pour les autres, amateurs d’un doom classique, référencé, vous devriez trouver votre bonheur dans ce Clamor Luciferi.

Du riff, du riff, du riff, il nous en tombe dessus par tombereaux : une chanson = un riff, et du costaud. Ça commence par le surgras « Succubus » : gros riff en couplet, subtile déclinaison en refrain, et le reste c’est du lead lent, du break lent, le tout dans une pataugeoire de goudron. « Demons » reprend sur les mêmes bases, puis « Black rites », puis… Ah ben c’est pareil tout du long en fait. Et c’est là que le néophyte aura du mal, peut-être, car cette constance est, souvent, ce qui fait la solidité des disques de doom de cet acabit. Chaque riff est bien ciselé, l’ensemble est bien écrit (quasiment toutes les compos tournent autour des 5 minutes), avec quelques breaks et aménagements qui les distinguent les uns des autres : du coup on ne s’ennuie pas et l’album défile, en boucle, avec un certain plaisir pour le doomster de base (que votre serviteur peut être, parfois). Le headbang (lent) intervient occasionnellement, sans qu’on y pense vraiment, ce qui est bon signe.

Le classicisme proposé le dispute à l’intégrité de l’approche, qui n’est pas à questionner : ces gars font ce qu’ils aiment et ce qu’ils savent faire. Ils le font bien, avec efficacité et conviction. Fondamentalement, on aimerait dire qu’ils apportent quelque chose de neuf, mais ce serait mentir. A contrario, ce serait aussi mentir que de dire que l’album est médiocre et qu’il ne procure aucun plaisir aux amateurs : c’est le contraire… à condition de bien être associé à cette population de niche ! Pour initiés, donc.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

Note des visiteurs
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