Après une démo et un premier ep, tous deux chroniqués sur ce site, la formation de Limoges est de retour dans les bacs avec un son premier réel long format. Cette nouvelle plaque dopée aux anabolisants aligne dix titres de toute beauté qui se succèdent avec cohérence sans verser dans le redondant qui guette toujours au coin du bois.
Le quatuor du centre de l’hexagone m’avait laissé une agréable impression avec ces deux sorties de deux-mille sept et c’est avec plaisir que je les retrouve deux ans plus tard dans un registre assez similaire avec la maturité en plus. Déboulant sur les chapeaux de roue avec le titre éponyme, ces lascars annoncent la couleur d’entrée de jeu avec un titre carré aux rythmiques martelées avec force. Les gros riffs saturés dans la plus pure tradition fuzz se radinent rapidement suivis par la ligne de chant qui me rappelle agréablement Queens Of The Stone Age. Ce titre est une excellente entrée en matière que la suite de cette galette va confirmer.
Les influences de la bande à Dave Grohl ont cédé le pas à celle de la bande à Josh Homme et seules subsistent les six minutes de ‘Whisper (And Dig The Ground)’ dans ce trend-là. Pour le reste de cet album le quatuor a opté pour un style fuzzy sans fioritures avec des titres congrus qui sont exécutés en moins de quatre minutes (voir en à peine plus de trois pour les plus rapides d’entre eux). Les addictes à QOTSA peuvent se ruer sur ce cd régional qui propose deux missiles imparables : ‘Dust And Rust’ et ‘Crash’ que je me plais à passer en boucle : du tout grand art avec un grand A.
Le travail de Shanka (No One Is Innocent) et Bastien Burger (Blackstrobe) au Studio Destruction Inc fait ressortir le talent du groupe avec une production à la fois terriblement pugnace et épurée. Les chants ne prennent que rarement l’ascendant sur les guitares (‘Deadloss’ étant l’exception à la règle) alors que la basse et la batterie sont mixées bien en avant pour assurer un rendu terriblement heavy qui éclipse les influences alternatives de 7 Weeks.
Cette agréable lourdeur est à son apogée sur ‘Submarine’ qui poutre furieusement sur un tempo ralenti dans la pure tradition des poulains de l’écurie Small Stone (Halfway To Gone par exemple). Merci les gars pour ce skeud de stoner français dans la plus grande tradition US !
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