Je me dévoue encore pour combler les manques INADMISSIBLES concernant les classiques du rock heavy et plombé que l’on honore dans ces pages. En même temps, j’ai été embauché plus ou moins pour ça, alors pourquoi bouder son plaisir ?
Acrimony est l’une des pierres emblématiques du doom (et du stoner) anglo-saxon avec leurs copains de Cathedral et Electric Wizard. Le trio gagnant. Ne cherchez pas, y’a pas eu mieux depuis. Encore un disque qui a fini par devenir un Saint Graal des internautes, les chanceux exaspérant les pauvres qui continuaient à lui courir après sur la toile alors que je suis sûr qu’un nombre incalculable croupit encore dans des vieux bacs des derniers disquaires d’occasions qui luttent dans nos petites villes de France et de Navarre. Puissent-ils trouver un jour un acquéreur qui saura les chérir à leur juste valeur. En attendant, Toreno de LeafHound a poursuivi sa démarche honorable de passionné et après avoir réédité les somptueux albums des Blood Farmers (dont il faudra que je vous parle prochainement) et autres tombeaux monumentaux du doom (Revelation, Iron Man, Acid King), a décidé qu’il était Perceval et nous a offert une réédition de ce mythique Tumuli Shroomaroom.
S’étant plongé dans le mutisme après la mort d’un des musiciens il y a quelques années (il semblerait qu’ils aient recommencé à jouer ensemble dixit Lee Dorrian dans le Decibel spécial Stoner), les Gallois n’étaient rien de moins que les Sleep, voir les Kyuss européens.Eh ouais, parfois il faut oser prendre parti, au trou l’objectivité, on parle de musique.
Friands de drogues (vous avez lu leur nom, ceux de leurs albums, je vous épargnerai ceux de leurs morceaux), avec un discours un brin écolo, voir celtique (vivi), le groupe jouait sans complexe. Un son monstrueux (encore pire (dans le bon sens du terme) avec le remaster), mastodontique, qui servait des riffs on ne peut plus accrocheurs, puant le metal sabbathien, le whisky, les champignons et la mousse des vertes prairies d’Angletterre, entrecoupées d’accalmies acoustiques fraîches et sautillantes. Acrimony était sans doute le groupe qui se prenait le moins au sérieux du trio cité précédemment et pourtant sûrement un groupe dont l’empreinte sur le rock burné n’a toujours pas pu être recouverte. Il faut dire qu’en plus de compos ultra bien ficelées, où l’épais grain sonore se répandait en volutes acides et lysergiques, sa particularité était son chanteur, Dorian (avec un ‘r’ cette fois), possédant un organe juvénile bondissant et complètement décalé et rendait le tout voyageur et hypnotique. Après tout comment aurait sonné Kyuss sans John Garcia ?
Bien que je pense qu’il n’est plus nécessaire d’en faire la promotion, tant cet album est entré dans le panthéon du stoner, s’il existait encore quelques-uns uns d’entre vous qui ne le possèderaient pas voir n’en connaitraient même pas l’existence, n’attendez aucune pitié de ma part. Avec un doigt frondeur, je vous montrerais du doigt et ricanerais du fameux rire narquois de Nelson : ‘HA ! HA !’.
Faut pas déconner quand même.
(j’vous mets la pochette de la réédition, elle est plus jolie)
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