Il y a la Grèce et il y a Chypre, une île à cheval entre deux cultures, partagée entre deux nations et melting pot culturel s’il en est. C’est de là que viennent les quatre rêveurs de Arcadian Child qui n’ont eu de cesse de démontrer leur pluralité culturelle avec une poignée de plaques. Ils reviennent pour la seconde fois chez Ripple Music et chez Rebel Waves records pour diffuser leurs bonnes vibrations au travers de leur dernière création Protopsycho.
“Snakecharm” la bien nommée introduit cet album où plane l’ombre d’un Naxatras. Avec cependant une recherche plus totale de l’intégration des thèmes orientaux dans la musique et c’est la voix qui vient le confirmer avec un chant qui passe sur les rives de la culture arabo-musulmane. Le style sur “Sour Grapes” rappelle le travail du guitariste de Forming The Void sur l’album Rift, qui posait les fondations d’un pont entre occident et orient. Ici l’expérience est plus aboutie notamment avec le chant qui confine par moment à l’appel du Muezzin. Voilà pour l’aspect expérimentation de Protopsycho qui dure jusqu’à la piste “Bitter Tea” et transporte l’auditeur dans des contrées que le Stoner explore de façons généralement trop imparfaite et surtout au travers d’un fantasme.
Passé ce point Arcadian Child entre dans une phase plus entendue, avec une section rythmique malicieuse sur Bodies of Men puis plus psychédélique avec les titres suivants. “Raising fire” et son chant finement lancinant appuyé par une batterie aux accents tribaux laisse une sensation de bien être derrière elle tant le morceau flirte avec le beau. Les titres qui encadrent ce dernier font le taf et accompagnent l’auditeur sans accroc, cependant on rentre là dans quelque chose de plus classique et en retrait par rapport aux premiers morceaux de l’album. Autant dire que tout l’intérêt de cette plaque ne réside pas dans cette conclusion qui cependant n’a à souffrir d’aucun défaut majeur.
Cet album est un peu à l’image de l’île qui l’a vu naître, Protopsycho est divisé en deux parties, une très orientale et l’autre très occidentale. C’est toujours un peu dommage de se retrouver en deux lieux là où l’on aurait aimé un plus de cohérence. Cependant cette production d’Aracadian Child reste un bel effort du genre et une œuvre singulière. Ce n’est pas perdre son temps que de s’y arrêter et d’y flâner pour entendre quelques sons rafraîchissants et qui s’accommodent à merveille avec le style stoner.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)