Bon, avant de commencer à parler de cet EP, petit briefing pour ceux qui ont été confinés trop longtemps : Big Scenic Nowhere, c’est un projet composé de tueurs de la scène desert rock monté autour de Bob Balch (Fu Manchu) et Gary Arce (Yawning man) qui, pour l’occasion, s’entourent de pointures du milieu comme Tony Reed (Mos Generator), Mario Lalli (Yawning man, Fatso Jetson) ou encore Per Viberg (Spiritual beggars). Après un EP paru en 2019 dans la fameuse série Postwax et un album franchement excellent sorti en début d’année, on attendait une suite la bave aux lèvres et le porte-monnaie frétillant à l’idée d’acquérir cette fois-ci un double album de 80 minutes dégoulinant de stoner désertique gavé aux cactus.
Arrêtons le suspense tout de suite : votre banquier ne va pas (encore) vous appeler pour renflouer votre compte en banque, Big Scenic Nowhere sort Lavender blues qui, sous une pochette à la colorimétrie douteuse évoquant plus les escaliers de Poudlard que le désert californien, renferme 3 malheureux petits titres pour une durée de 24 minutes. Bon, on s’en contentera et on se dit que vu le casting, on va passer 24 belles et bonnes minutes. Alors, oui… et non.
Certes, cet EP renferme l’une des plus belles pièces heavy psych de cette année (le sublime et ultra-planant « Lavender blues » de 13 minutes, qui justifierait à lui seul l’acquisition de cette galette), mais les 2 autres titres sont franchement moyens. « Blink of an eye » et son riff évoquant les grandes heures de Lynyrd Skynyrd reste plaisant mais demeure bien trop « radio-friendly » pour satisfaire nos esgourdes. Mais le pire (ou le moins bon, n’exagérons pas) reste à venir : le dernier titre, « Labyrinths fade », est, à mon sens, une tentative assez vaine de composition progressive dans la veine des productions grandiloquentes des seventies. Après plusieurs écoutes, je n’arrive toujours pas à apprécier ce titre (pourtant, j’ai essayé!) mais quelque chose me chagrine… Sans doute ces solis de gratte trop pompeux qui ne collent pas avec la « philosophie » du desert rock…
Avec Lavender blues, je reste un peu sur ma faim. Bon, je vous rassure, on a fait bien pire cette année mais au vu du casting et de la qualité de leur LP Vision beyond horizon, j’attendais peut-être trop de la suite. Bon allez, sans rancune les gars, on se revoit dans quelques mois pour, cette fois-ci, un vrai album.
Lavender Blues by BIG SCENIC NOWHERE
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