Perçu à ses début comme un « super groupe », ces fameuses réunions regroupant des musiciens issus de formations prestigieuses, Big Scenic Nowhere s’installe dans la durée et s’affirme de plus en plus comme une entité à part entière grâce à ce nouvel opus paru début 2022.
The Long Morrow, le long lendemain, pour traduire littéralement, s’articule donc encore autour de Gary Arce de Yawning Man et de Bob Balch, artilleur six cordiste génial chez Fu-Manchu. On y retrouve aussi Tony Reed de Mos Generator au chant, au mix et au mastering. Quelques guests, des potes, l’assurance de passer un bon moment en somme.
Et pourtant…
Le format étonne pour le moins sur The long Morrow, 5 titres pour 36 minutes et la moitié occupée par le titre éponyme. A l’écoute, l’impression de remplissage se renforce quand se retrouvent confrontés le travail poussé sur 17 minutes du dernier titre et l’apparente fin bâclée d’un «Lavender Blue » par exemple. Le groupe semble s’être retrouvé à broder un semblant d’architecture autour de son titre phare et on traverse la moitié de l’album sans réel intérêt, le tout porté par un chant aux idées fades et poussives.
Reste donc à se mettre la pièce maîtresse sous la dent pour enfin apprécier un véritable échange entre les musiciens. Puisque le groupe semble puiser ses influences dans une bonne partie des années 70, il semble certain que le format prog leurs sied le mieux. Pas d’idée avortée dans ce titre, non, le groupe étire ses envies et peut enfin les traiter véritablement. Doublage de guitare, véritable plages ambiants, effets psychés, solis foutraques, on entre enfin dans le monde Big Scenic Nowhere. Le groupe arrivant à nous faire décoller parce que s’exprimant totalement.
Mais c’est bien trop peu, trop tard pour nous faire apprécier l’album et l’on vient à penser qu’un format EP desservirait moins le propos.
Même après plusieurs écoutes, l’intérêt pour ce nouvel ouvrage ne grandit pas. Monotone plus que paresseux, l’ensemble souffre sous un chant désincarné et des claviers assez cheap dans l’ensemble.
Il faut attendre le titre phare et ses longues plages instrumentales pour enfin se laisser guider par une unité, un réel plaisir. La déception est d’autant plus grande vu le pedigree des musiciens qui nous avaient offert des titres plus concernés auparavant. Reste à voir comment peuvent vivre ces nouveaux morceaux en live et leurs trouver éventuellement un nouvel intérêt.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)