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Bison Machine – Hoarfrost

Courant de nos jours qu’un groupe sorte un put*** d’album par ses propres moyens et qu’il finisse par bénéficier du soutien d’un label et d’une distribution plus large ensuite. Exemple encore aujourd’hui avec Bison Machine (Hamtranck, Michigan, Etats-Unis) et son Hoarfrost (put*** d’album) sorti initialement en janvier qui se voit offrir les moyens d’envahir les terres européennes via Kosmik Artifactz en ce mois de juillet. Bison Machine existe depuis 2010 et s’articule autour de l’essentiel guitare-basse-batterie-voix, John-Anthony-Breck-Tom œuvrant chacun à leurs postes de fort belle manière.

Hoarfrost est une démonstration de stoner inspiré. La production presque lo-fi comparée à ce qui se fait aujourd’hui, le blues psychédélique des mélodies, alliaient à des arrangements et à une lourdeur très contemporaine, mènent à un savant mélange d’émotions. Un charme délicat, de fines touches de tendresses au milieu d’un déluge de riffs bien burnés. Le son résolument tourné vers les 70’s, avec une basse très ronde bien présente et une guitare plus dans les aigus et les médiums que ce nous habituent les grasses productions actuelles, apporte une fraicheur indéniable à des riffs qui pourraient paraitre déjà entendus. L’accent est donc mis sur une mise en valeur de l’ensemble, l’harmonie des instruments à cordes, le groove subtil de la section rythmique et surtout les arrangements tout en fluidité. Chaque titre s’inscrivant dans une logique de jam maîtrisé, ramassé à l’essentiel. On se plaît à fredonner les infinies possibilités de développement de chaque morceau en live, mais ces versions enregistrées nous rappellent qu’en musique souvent qui peut le plus, peut le moins. L’art de ne pas en faire de trop.

La voix prise dans une jolie reverb, semble sur la brèche en permanence. Douce et fine, elle accentue les contours les plus fragiles de l’édifice. Fragile dans la mélancolie qu’elle invoque et déroutante dans son contraste avec certains passages instrumentaux plus incisifs. Une première écoute distraite pourrait reléguer cet album à un joli hommage aux groupes qui bercent la scène proto-metal-heavy-rock-blues-stoner depuis de longues décennies. Quelle erreur ce serait que de survoler un monument en le jugeant petit et grossier, alors qu’à ses pieds l’imposante richesse de son architecture vous sauterez aux yeux.

Son nom pourrait être synonyme de riffs écrasants et d’attitudes rentre dedans, bien au contraire Bison Machine est un groupe qui en toute humilité balance des perles. Si vous cherchez un écrin chatoyant de stoner quand vous êtes en overdose de « bas du front », cet album est pour vous.

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