Dans les dizaines d’albums de toutes (plate)formes, toutes origines, tous styles, reçus au fil d’une semaine, mois, année… on trouve des disques d’ambition ou d’originalités différentes. Dans cette marée de sorties, Blackcharger a retenu notre attention, alors qu’il n’avait a priori “rien pour lui” : ce premier album pour les natifs de l’âpre Osnabrück ne paye pas de mine, ne bénéficie pas de support prestigieux et puissant, pas de guest pompeux… rien d’autre qu’une musique séduisante, sincère et une certaine humilité dans l’intention.
C’est le son qui séduit en premier, cette guitare fuzzée aux limites de l’outrance qui fait tant de bien aux oreilles de l’amateur de stoner, qui vient graisser vos tympans dès l’intro de “Liquor Store”. Si vous voulez votre dose rapide, on vous orientera par exemple sur le morceau titre “Small Town”, dont la guitare arrive presque au niveau de saturation fuzzée d’un The Midnight Ghost Train. Se reposant sur une basse ronde et saturée, les compos développent un groove particulièrement enthousiasmant.
On pense à Slomosa (“Sound Outside”, “Walk with Me”) ici ou là, à Fu Manchu bien sûr, mais aussi 1000Mods, les premiers QOTSA (“Liquor Store”), etc… Le trio ne devrait pas s’offusquer de cette liste de références à la Prévert, d’autant plus que jamais ils ne tombent dans le plagiat ou l’influence un peu trop envahissante. Ils mènent leur barque et délivrent une belle poignée de pépites catchy sans se prendre la tête, envoutant les stoner heads à grands coups de riffs et de groove turgescent. On vous laisse prendre votre dose avec “Super Ego” ci-dessous ou autres “Snakedance”.
Small Town n’est pas parfait : certains titres sont moins efficaces que d’autres, le chant mériterait un peu plus de travail pour tirer les compos encore plus vers le haut… Mais on revient à ce disque comme une petite gourmandise de plaisir coupable.
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