Plus de 10 ans après Adversarial, le trio US revient avec un quatrième album. De quel trio parle-t-on au final ? Rappelons que Black Pyramid est un groupe dont le line up a de tous temps été particulièrement volatil (allant jusqu’à ne comporter aucun membre d’origine parfois !). Après un break, le groupe a repris avec sa formation d’origine en 2015, et a assuré quelques concerts plutôt convaincants, qui nous ont fait espérer ce nouveau disque. Même si le batteur-fondateur Clay Neely a quitté le groupe en 2018, ce sont bien Andy Beresky et Eric Beaudry qui sont aux manettes.
Black Pyramid nous a déjà habitué à une sorte de stoner doom psych puissant et efficace, et à ce titre ce nouveau disque ne change pas la donne : il glisse d’un univers à l’autre dans une production cohérente. On retrouve assez difficilement son souffle, une promenade atlante qui laisse un peu dubitatif mais néanmoins sous le charme. “Take Us On The Threshold” flirte tout à la fois avec les riffs les plus velus, un mid tempo délicat et un chant au souffle épique. On retient aussi l’atmosphere inquiétante du clavier et des samples sur “The Paths of Time are Vast part III”, piste qui met une minute à disparaitre dans le souffle ténu d’une note suspendue, jusqu’à l’introduction de “The Quantum Phoenix” qui de son côté nait d’un riff de basse, pour mourir d’un flirt avec le post metal. Obsédante c’est le moins qu’on puisse dire de “Bile, Blame and Blasphemy” qui signe une ouverture hautement qualitative d’un album qui l’est tout du long.
Black Pyramid c’est du riff à chaque morceau, des galopades effrénées côté batterie, des mélodies de gratte qui font dresser l’oreille même aux plus sourds et des pavés de basse qui ancrent la musique des trois étasuniens. Le style doom du groupe varie inlassablement du plus classique au stoner le plus crunchy en passant par une phase psychédélique de bon aloi (voir sur “Astral Suicide” ou la balade “The Paths of Time are Vast part I”). Les constructions sont riches, les titres souvent longs et tortueux, mais ne se perdent jamais en route ou dans la moindre divagation stérile : tout est bien en place, et l’ensemble est remarquablement bien assemblé.
Au final c’est une vraie perle d’éclectisme que nous livre Black Pyramid sans pour autant se risquer sur le bizarre. The Paths of Time are Vast est un album construit et cohérent qui figure d’ores et déjà parmi les meilleures productions de ces derniers mois.
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