Troisième album de Blackstone, “Colors of the stone” est sans doute le meilleur et le plus abouti. On ne remarque en fait, durant les premières écoutes, pas vraiment de changement important dans les orientations musicales du groupe français. Les influences restent les mêmes, le rock américain des années 70, globalement, et l’originalité du groupe se situe toujours dans les “petits plus” qu’il incorpore aux morceaux, qu’il s’agisse d’instruments plus rares (mandoline, banjo, harmonica, etc…) ou de sonorités “exotiques”.
On notera néanmoins une orientation peut-être plus poussée qu’auparavant vers le rock sudiste, et notamment quelques morceaux que n’aurait pas reniés ZZ Top, par exemple (en grande partie à cause du timbre “plus rocailleux tu meurs” de Ian Kent).
“Colors” se compose de pas moins de 13 chansons très franchement bien gaulées. Le plus frappant à leur écoute est la liberté que s’accorde le groupe à composer à l’envie, à balancer une balade acoustique, un mid-tempo tendance hard rock, un morceau limite folk-rock, puis un brulôt heavy suivi d’une impro musicale très stonerienne. Ça part un peu dans tous les sens. D’aucuns pourront regretter ce manque de cohésion, de ligne directrice ; on pourra autrement y apprécier cet aspect “pantagruélique”, qui permet de goûter à tout ce qui se présente, d’aimer un morceau, d’en adorer un autre, d’en zapper un troisième.
Qui plus est, la version digipack de l’album propose pas moins de 4 chansons supplémentaires, avec des reprises de Creedance Clearwater Revival, des Beatles, de Deep Purple et de Black Sabbath. Excusez du peu ! Reprises un peu inégales, mais très franchement originales et bien “digérées” par le groupe, ce qui est très appréciable.
On pourra un peu regretter un manque de remise en question musical, ou plus exactement le manque de surprise à l’écoute de l’album. En revanche, on apprécie la volonté du groupe, sa motivation inattaquable, son intégrité absolue à continuer à avancer dans ce sillon musical aride (commercialement). Une démarche exemplaire, illustrant bien l’image d’un groupe qui avance, coûte que coûte, ramassant au passage de plus en plus d’amateurs, comme nous. Ils le méritent, et je vous souhaite d’être les prochains.
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