Venu du Canada, Blood Ceremony ensorcelle la scène doom dès 2008 et son premier album présentant une mixture de doom à chanteuse et de folk, porté par l’ajout de l’anachronique son d’une flute traversière. Propulsé alors « Jethro Tull du doom », bien aidé par leur tournée en ouverture d’un Electric Wizard fraichement reformé, le combo se fait bien vite un nom et un son. Living With The Ancients (2011) et surtout The Eldritch Dark (2013) finissent alors d’installer confortablement Sean Kennedy et sa bande au sein d’une seine doom florissante. Ainsi, l’apport d’éléments empruntés au rock progressif et l’utilisation d’un orgue enrichit leur son et font d’Alia O’Brien, vocaliste et flutiste, le pendant lumineux de la ténébreuse et inégalable Jex Thoth.
Hélas, trois fois hélas, ce genre de recette résiste souvent mal à l’épreuve du temps et la publication de Lord Of Misrule vient à mon sens mettre un vrai coup d’arrêt à la jolie discographie de Blood Ceremony. L’album, visiblement recentré sur l’idée de produire quelque chose de plus immédiat, de complètement ancré dans les 70’s, à l’instar de son pourtant intéressant single « Old Fires », relègue bien trop souvent la flute à un gimmick nécessaire plus qu’à l’élément central du débat. Exit le doom, l’accent est mis sur cette mode du rétro rock qui a produit le pire comme le meilleur. « The Devil’s Widow » en ouverture d’album est à ce sens un cas d’école de pauvreté musicale. Par la suite l’album oscille entre sursauts (« The Rogue’s Lot », « Old Fires ») et robinet à rock tiède, ponctué de deux ballades folks (« The Weird of Finistere » et « Things Present, Things Past » ) aussi sympatiques qu’oubliables.
Définitivement pas l’album par lequel il vous faut commencer pour découvrir le meilleur de Blood Ceremony, espérons que Lord Of Misrule tienne plus de l’accident de parcours que de la voie que le groupe a décidé de creuser.
Point Vinyle :
Rise Above propose, come pour tous ses artistes, un grand choix. Outre la version noire (600 ex), vous trouverez trois Die Hard (noir à 80 ex, clear et gold limités à 150 ex) ainsi qu’une version rouge (700 ex) et une violette pour le marché US (750 ex). Autre version, une noir et or à 250 exemplaires.
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