Bogwife jusqu’ici est un groupe qui n’a pas vraiment eu l’opportunité de se faire remarquer. Quartet danois formé il y a à peine trois ans, le groupe a sorti un album en 2020 passé complètement sous les radars, sur un label pas moins discret. En sait-on beaucoup plus sur le groupe ? Pas vraiment. Est-ce qu’on a besoin d’en savoir plus ? Pas vraiment non plus.
Du coup on s’enfile la galette assez vite sans trop se poser de question. Les cinq titres proposés ne laissent pas trop de doute sur les tendances musicales affichées (et assumées) : Bogwife propose un doom assez classique (école anglaise grand cru, du début du siècle, en gros), mâtiné d’influences stoner psych bien joufflues. Ainsi, si l’ombre du Electric Wizard “milieu de carrière” traîne sur cette galette (un peu trop de “Witchcult Today” dans le riff de “Celestial Dawn” ?), elle se retrouve épaulée de plans lourds et planants emblématiques d’Acid King, et d’un sens mélodique qui ne va jamais tomber très loin des plate bandes de Mars Red Sky. Une plutôt bonne compagnie a priori, donc.
Dans ces conditions, l’écoute de ces cinq titres est un véritable ravissement auditif pour tout amateur des formations suscitées : amateurs de gros riffs lents et efficaces étirés en longueur, avec un chant lointain paumé derrière les amplis, le tout baigné dans une fuzz vaporeuse et croustillante, ce disque devrait vous plaire. Il va sans dire que les compos, sans être révolutionnaires, ne manqueront pas, et ce dès le troisième ou quatrième tour de piste, de vous faire hocher lentement de la tête en rythme : développant un grand sens mélodique, les cinq titres proposent assez de variations et de riffs accrocheurs pour faire passer quelques délicieuses heures, la tête embrumée…
A Passage Divine est donc un bien agréable album de doom quasiment régressif : peu de nouveautés dans ce style rebattu a priori, mais l’incorporation de genres annexes bienvenus, porté par un vrai respect des principes fondateurs du genre, accompagné d’une écriture fort efficace, rendent le tout fichtrement efficace. Et donc un peu court : 36 minutes, c’est un peu trop light à ce niveau. Dommage.
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