Glory or Death est un petit label discret, modeste probablement (au site web famélique voire approximatif), dont la démarche commerciale est pour le moins cryptique. En l’occurence, Bow to your Masters : Thin Lizzy est un double album (vendu sous format 2 LP) dont le 1er volume (1er LP ?) est déjà dispo (en tout cas en digital) et le second… pas encore enregistré ? Plein de bonnes intentions à l’évidence, il faut un peu s’accrocher pour acquérir leurs produits toutefois. On s’est donc plongé dans cette première partie de cet hommage au joyau Irlandais, emmené par une batterie de groupes qu’on adore.
Impossible d’adresser un album “tribute” sans tomber dans l’exercice du “track by track”, d’autant plus lorsque, comme ici, chaque groupe intervenant a une identité si différente. Le label dégaîne l’une de ses plus sérieuses cartouches avec la reprise de “Are you Ready” par Mothership. Pas un choix méga original (souvent repris par Motörhead, Danko Jones, Rollins Band sur album…), mais le riff marche toujours autant, et les soli de Kelley Juett font bien le job. C’est ensuite Mos Generator, une véritable machine à reprises (Tony Reed les enquille en groupe ou en solo) qui se frotte à “Massacre” pour un exercice à la fois très fidèle et très bien exécuté.
Un peu plus loin c’est les très attendus Egypt (RIP) qui se frottent au plus rare “Suicide” : encore une fois, même socle rythmique, même structure, même tonalité… Bien fait, très bien fait, mais on reste très proche, et cette petite touche de folie du groupe U.S. n’apparaît que superficiellement à travers les vocaux graisseux d’Esterby. Mêmes constats pour White Dog et Red Wizard. Les peu fameux Kook se démarquent un peu en levant le pied sur le tempo de “Thunder & Lightning”, mais ça ne suffit pas à transcender le titre.
Dans un exercice où on les attendait pas vraiment, Slow Season s’en sort bien, en apportant un traitement intéressant au discret “She Knows”, lui apportant un groove subtilement différent. Sympa. Approche différente de Great Electric Quest qui “métallise” un brulot qui l’était déjà bien à la base, “Cold Sweat”, avec une prod clinquante qui apporte un atour “gros heavy US” à l’original. Et on finit sur le standard “Cowboy Song” un peu défiguré par Goya : pleins de bonnes intentions, les américains se la jouent dissonances, pesanteur et densité. Audacieux, bien effectué, intrigant. Pas transcendant, mais louable.
Qu’est-ce qui fait la qualité d’un tribute ? La liberté prise par les interprètes d’un jour ? La fidélité à l’original ? La qualité propre des groupes impliqués ? L’intérêt du groupe objet du tribute ? Il n’y a pas de réponse unique. Par ailleurs, évaluer un double LP à l’aune d’une de ses moitiés seulement est un exercice pour le moins peu délicat. En l’état, l’album est court. Trop court pour marquer durablement et développer une identité propre ou un sentiment général. Le sentiment global est plutôt bon, sans pour autant jamais mettre les compteurs dans le rouge, jamais.
A noter que le second volume proposera des prestations de High On Fire, Duel, Wo Fat, des membres de Yob, Poison Idea, Earthless, etc… Ça sera donc inévitablement intéressant. Restera à voir si l’essai sera transformé.
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Voir les commentaires (1)
ça a l'air sympa à écouter tout ça. La suite a l'air prometteuse également. Cependant j'ai pu lire : "Egypt (RIP)" >> merde, j'adorais. J'ai vérifié et découvert El Supremo le projet du guitariste et du batteur... C'est pas mal, les riffs sont bons et il y a de l'orgue.(on peut remarqué que je ne suis pas chroniqueur)