Brant Bjork fait partie de ceux qu’on ne présente plus, des tauliers, des mecs qui sont là depuis le début et qui sont bel et bien encore là. Donc je ne vais pas vous faire la mini-bio classique en introduction de ma chronique, ne serait-ce que parce que citer la liste des groupes auxquels a participé notre ami du jour demanderait bien trop de temps. Bref, le nouveau Brant Bjork est là, il est tout chaud et il ne demande qu’à être dégusté.
Même si Brant est un incontournable du stoner, il a tout de même ses détracteurs. Certains lui reprochent son manque d’audace et de prises de risques, le fait que cela tourne toujours un peu autour des mêmes plans, du même esprit et que chaque album ressemble au précédent. Si je m’inscris en faux pour cette dernière remarque, je dois reconnaître que les premiers arguments sont recevables bien qu’exagérés.
Une fois de plus avec cet album, si vous êtes à la recherche d’un truc nouveau ou d’un concept album bourré d’expérimentations, alors passez votre chemin. Cependant si vous avez une petite envie d’un album à l’ancienne, soigné, peaufiné, sans défaut et qui ronronne en vous charmant les oreilles, Mankind Woman est un modèle du genre. Dans la déjà très chargée discographie de Brant Bjork en solo (on parle quand même là de son onzième album studio ! auxquels s’ajouent Tres Dias et le Live), celui-ci est assurément à mettre dans le haut du panier.
Le premier argument pour vous convaincre c’est que Brant a travaillé le son de sa guitare pour obtenir un résultat plus proche de ce qu’il présente habituellement en concert. Argument difficilement appréciable si vous n’avez jamais vu l’artiste en concert alors disons simplement que ce son sonne plus authentique, moins filtré, un ton légèrement plus bas, un peu moins aérien. Les riffs et autres solo sont bien travaillés et la guitare est souvent doublée, chose très appréciable. On retrouve bien sûr quelques facilités sur les plans de guitare mais aussi un bon paquet de fort jolies choses qui flattent les tympans. On sent que la composition des morceaux a été travaillée, que la copie a été lue et relue avant d’être rendue. Un album très généreux niveau guitare.
Le second argument qui peut et doit être mis en avant c’est cette production et ce mixage de toute beauté. Guitare, basse, batterie et chant, tout s’entend distinctement. On est à mille lieues de la bouillie qu’on peut parfois trouver où on n’arrive pas à savoir qui joue quoi et ce qu’on entend réellement. Un réel plaisir de pouvoir par exemple se concentrer sur la ligne de basse et de pouvoir la distinguer parfaitement, d’autant que là aussi c’est du beau boulot.
Mais le plus bluffant est de parvenir à séparer chaque partie tout en gardant ce sentiment d’unité, de cohésion de l’ensemble. Félicitations à ceux qui ont bossé sur ce disque car c’est tout simplement un exemple de ce qu’il faut faire.
Finalement et même si j’aurai pu ajouter quelques arguments, nous avons là un album de 11 titres bien écrits, très riches et généreux qui en plus sont mixés à la perfection.
Brant Bjork poursuit sa route comme il l’a toujours fait, en ne se préoccupant pas des modes, avec cette sincérité indéfectible et une envie de bien faire mais surtout de faire ce qu’il aime sans se laisser tourmenter par les critiques.
Point vinyle :
Heavy Psych Sounds a fait (un peu trop?) fort du côté des galettes puisque vous pouvez trouver : 100 vinyles “colour in colour” marron et orange, 250 vinyles trois couleurs mélangées orange/rouge/marron, 250 vinyles trois couleurs séparées orange/violet/jaune, 750 vinyles “splatter” sur base transparente avec couleurs jaune, orange, violet, marron et rouge, 50 test press sur vinyle noir et finalement des vinyles noirs.
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