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Brant Bjork – Tao of the Devil

Moins de deux ans, voilà le temps qu’il aura fallu attendre pour voir apparaître le successeur de Black Power Flower. La remarque n’est pas anodine puisque plus de six années s’étaient écoulées entre le huitième et neuvième album (Très Dias mis à part) de Mr Cool. Et là je vous vois faire un rapide calcul… mais oui, c’est bien cela, Brant Bjork nous donne avec cette nouvelle livraison son dixième album solo.
Difficile de croire en 1999 lors de la sortie de son premier album alors qu’il est batteur à plein temps pour Fu Manchu que l’ami Brant sera finalement aussi prolifique dans sa carrière individuelle.

Tout comme pour le précédent opus, on retrouve Bubba DuPree à la guitare et Dave Dinsmore à la basse. Seul le batteur change cette fois ci avec l’arrivée de Ryan Gut qui a déjà pas mal roulé sa bosse et ce dans tout un tas de styles différents. Et pour les puristes, Ryan joue sur un kit très similaire à celui qu’utilisait Brant Bjork lui-même.
Côté écriture, Bubba DuPree prête main forte à Brant Bjork ce qui est nouveau, même si au final il est difficile de mesurer réellement son degré d’implication.
Effectivement il n’est pas évident de voir en quoi Bubba Dupree a pu influencer Brant Bjork puisque le résultat ne dénote pas spécialement du reste de sa discographie. Mais loin de moi l’envie de dire que c’est un peu la même chose que les précédents car même si on peut reprocher à Brant un manque de prise de risque, vous ne me ferez jamais dire que Jalamanta, The Operators et Saved by Magic sont des albums qui se ressemblent par exemple. Toujours est-il que nous avons avec Tao of the Devil un album 100% Brant Bjork de la première à la dernière seconde. Très homogène dans sa qualité d’écriture, les huit titres sont autant de motifs de satisfaction d’autant que la production est on ne peut plus parfaite. Point de remplissage avec un ou deux titres plus faibles, c’est du tout bon. Ce degré d’exigence est sans doute responsable de la courte durée de l’album puisqu’en 37 minutes tout est plié. C’est court certes mais souvenez-vous de l’inoubliable Keep Your Cool qui arborait lui aussi huit titres pour à peine 33 minutes.
Et la comparaison ne s’arrête pas là car même si les deux opus sont assez différents dans leur écriture, ils ont une similarité flagrante. Keep Your Cool avait pris toute sa dimension en redécouvrant les titres en concert. “Rock-N-Rol’e” et “I Miss My Chick” devenaient alors des monuments d’improvisation, de jam et d’ambiance groovy à souhait. Ici ce sont des titres comme “Dave’s War” et son long jam final ou encore “Greeheen” au changement de rythme imparable qui révéleront tout leur potentiel en live à n’en pas douter.

Car n’oublions jamais qu’un album studio nous donne à écouter une composition à un certain moment de son existence, composition qui, chez Brant Bjork aura souvent tendance à changer, évoluer. Rien n’est fixé avec lui, tout est mouvant.
Souvent comparé à quelqu’un de cool, qui prend son temps et ne se presse pas forcément, Brant Bjork n’en reste pas moins quelqu’un qui avance encore et sans cesse, à son rythme et sans s’arrêter. Dixième album que je vous dis !
Tao of the Devil est très varié, excellemment produit et sans point faible. Un très bon cru que vous prendrez plaisir à déguster c’est certain.

Rien de bien nouveau donc sous le soleil californien mais il fait toujours aussi bon s’y prélasser en sirotant une boisson fraîche en se disant que quand même, ça a du bon tout cela et que la vie est faite de petit plaisir, comme un album de Brant Bjork version 2016.

Note de Desert-Rock
   (7/10)

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