Bright Curse est un trio français basé à Londres qui a vu le jour en juin deux-mille-douze. C’est très rapidement que ces trois garçons dans le brouillard de la capitale britannique se sont mis sérieusement au boulot pour graver leur première trace sonore puisque Romain au chant et à la guitare, Zach à la batterie ainsi que Sammy à la basse sont passés par la case studio durant l’été qui suivi leur formation. JB Pilon s’est tapé le boulot en studio et lorsque Sammy a quitté le groupe huit mois plus tard, il l’a remplacé au manche de la quatre-cordes.
Fort d’un deal avec Bilocation Records, nos lascars s’attèlent désormais à la promotion de leur art avec une réussite certaine puisqu’ils ont déjà foulés un nombre impressionnant des scènes du Vieux Continent avec notamment Naam à l’Usine de Genève. Cette plaque, qui est aussi disponible sur les plateformes de téléchargement légaux, fait l’objet d’une sortie de toute grande classe en vinyle que les détracteurs de la musique virtuelle peuvent se procurer afin d’embellir leurs collections.
Pour ce qui est du son, après une intro congrue – ‘A Sonic Wave’ – instrumentale – cela va de soit – assénée à grands coups de basse, les choses débutent sur une plage de plus de sept minutes qui prend tout son temps pour se mettre en place. Indissociable de son intro, ce titre, au tempo fort ralenti, prend son envol sur la ligne de basse bientôt rejointe par un chant – en anglais forcément – assez haut perché et des martellements simples, mais efficaces à la batterie. A mi- morceau, lorsque la guitare d’abords discrète se lance dans des solo psychédéliques, on est immédiatement conquis par le bon fuzz que balancent ces citoyens du monde. Ca fleure bon les compos mid-tempo que concoctèrent jadis Dozer sur leur avant-dernier album. Après ce ‘The Hermit’ de grande classe, on a droit à une composition plus classique nommée ‘Unknown Mistress’ sur laquelle on frise par moment le style robot rock. Ce titre très aérien, qui oscille entre envolées binaires et plans apaisés, dure un temps égal à son prédécesseur.
On attaque la dernière ligne droite – et le plat de résistance – avec ‘What’S Beyond The Sun’ qui est le premier des deux derniers titres qui vont taper les neuf minutes au compteur. D’obédience plutôt désertique, cette plage débute tout en douceur sur une rythmique ensorcelante qui, avec la tessiture de la voix, se rapproche indéniablement de l’énorme ‘Until Man Exists No More’ de Dozer. On passe un bon moment en compagnie de ce riff qui tourne et cette violence retenue jusqu’au terme d’un morceau qui est juste énorme ! Pour finir on va flirter avec Orchid – ou Black Sabbath c’est selon l’âge de l’auditeur – à l’écoute de ‘Mind Traveller’ sur lequel le vocaliste se lâche carrément sur un mur de guitares distordues soutenu de belle manière par une rythmique plombée. Encore une énorme compo à mettre au crédit de ce groupe dont on devrait bientôt entendre parler bien au delà de la communauté stoner francophone.
Les adeptes de stoner subtil et psychédélique feraient bien de se procurer d’urgence ce premier effort à la fois halluciné et hallucinant car il se situe nettement en dessus de ce que les formations du nord de l’Europe nous livrent ces derniers temps.
(Pour donner votre note,
cliquez sur le nombre de cactus voulus)