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Brutus – Wandering Blind

Le revival seventies compte un nombre croissant d’adeptes – ce qui, au passage, aide passablement notre scène de prédilection –  et les formations nourrissant ces (néo-) convertis se sont engouffrées dans la brèche que les Graveyard et autres Kadavar avaient rouverte. Brutus, qui n’est pas le dernier venu dans cette galaxie, propose la suite – assez logique – de « Behind The Mountains » sa production précédente déjà sortie chez Svart Records. Sous influence totale des années septante, les Scandinaves se sont donné pas mal de longueur de champs (de cannabis) pour étaler leur noble art et les neuf pièces qui constituent cet opus sont déroulée sans inhibition.

Le quinté (plus) occupe les trois quarts d’heure que dure cette plaque de manière brillante. Le travail de production est de l’orfèvrerie de haut vol : c’est hyper limpide, hyper en place et du coup je me demande si je n’aurais pas aimé quelques larsens ou un rendu davantage grailleux sur certains riffs ; par exemple sur le véloce « Axe Man », qui sera une tuerie sur scène lorsque qu’on connaît ces gaillards, mais qui du coup sonne un poil trop propret. A vrai dire, c’est pas d’une gravité extrême, mais l’exercice est tellement bien réalisé qu’il faut bien y retrouver quelque chose à dire d’autre que se plaindre de la pochette qui est moche comme trente-six culs !

En débutant cette album sur le titre éponyme, cette bande de jeunes propose un zapping des forces de cette pièce : rythmiques entêtantes, riffs overdrivés efficaces, basse ronronnante confortablement mise en avant, chants clairs et groove d’enfer sur un tempo assez rapide pour la formation. Le tempo est certainement un des éléments clé de cette production qui oscille entre titres rapides suintant le hard rock de dessous les aisselles – « The Killer » : un titre parfait que j’aurai rendu inécoutable à force d’user la bande de ma cassette dans mon baladeur s’il était sorti à l’époque – et titres beaucoup plus lent à l’instar de « My Lonely Room » qui devrait rapidement devenir un standard des pièces enfumées par les cigarettes rendent nigaud.

Deux compositions sortent très clairement du lot et elles sont toutes deux disponible au rayon calme. Il y a tout d’abords le torride « Whirlwind Of Madness » – les fadas de Led Zep vont kiffer la chose – qui dépasse les six minutes de jeu langoureux ; c’est clairement un titre qui pue la baise et c’est monstre bien foutu ! Ensuite, il y a « Blind Village », une réussite du genre vintage avec une longue progression autour d’un riff central qui envoie un peu à mi-morceau avec soli et tout ce qui va bien ; cette plage est tirée du même tonneau que le premier extrait « Drowning » dont le clip est tout foufou. Une confirmation de la part d’acteurs dans la place depuis un paquet d’année à qui devrait profiter l’aura dont bénéficie le trio allemand à la mode depuis quelques années.

Point Vinyle :

Les gars ont bien fait les choses pour les adeptes du microsillon avec 500 exemplaires noir, 350 speak orange et surtout 150 splatter rouge et blanc dispo uniquement auprès du groupe ou du label. Il n’y en aura pas pour tout le monde !

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