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Cabron – Cabron

Chapeaux bas, messieurs! Et de préférence un haut forme à l’écoute de ce petit dernier de Cabron, un bouc (ou un salaud en espagnol familier) broutant le gazon sous le regard approbateur des bergers de Buzzville Records.

Après un premier split album avec les Argentins de Los Natas (nominés parmi les “meilleurs” groupes alternatifs par MTV, hum hum…) en 2005, les Belges mettent la sauce qui se devait de prendre à l’écoute de cet album éponyme articulé autour de 9 morceaux. 3 brothers de sang et un 4e aux racines hispaniques forment un combo qui tranche avec les sacro-saints principes du stoner.

La première écoute révèle un album très direct aux mélodies très catchy. Les morceaux se succèdent selon un ordre bien étudié. On y décèle une voix claire et pondérée et, lorsqu’elle se fait plus rageuse vers la 5e plage, évoque le défunt Jeff Buckley sans pour autant atteindre la largeur de son spectre vocal. Les grattes sont certes saturées mais sans effusion de sustain et de basses. La batterie fait la part belle aux roulements de caisse claire façon Dinosaur Jr. La basse est claire sans verser dans les rondeurs tooliennes. Mais qu’ai-je dit là?! Putain, on n’est pas censé parler stoner?! Et bien, je vous laisse vous prendre la tête. Les riffs, structures et vocalises nous baladent sur les rivages du fleuve étrennant les 2 premiers albums de QOTSA mais le groupe ne s’avère pas être une pâle imitation de ce qui, pour certains, ne relève plus du stoner. On s’en bat les steaks: Cabron sonne comme Cabron.

Au fil des morceaux, les compos ont tendance à prendre de la longueur et utilisent moults contre-temps pour affirmer leur personnalité et là, ça devient sérieusement intéressant. Les 4 gaillards profitent des breaks pour montrer qu’ils peuvent tomber dans un état quasi-comateux puis reprendre de plus belle avec de la patate, le tout truffé de petits subtilités pleines de saveur.

Plage 7, ça commence à cogner dur et la galopée continue. Cet album me susurre à l’oreille que ce groupe doit déménager grave sur scène: les plans poppy cèdent la place aux grooves et aux passages instrumentaux sur les 2 dernières plages, les grattes envoient le bois et la voix confirme sa spontanéité et son aisance. Clair qu’on n’a pas affaire à un vieux bouc andropausé mais bien à un bel étalon fougueux sorti tout droit de l’écurie Buzzville et nourri au naturel.

La chevauchée se termine au galop dans l’ether d’une loooooooongue plage de 9 min. 10 portant le titre de Parascending (ça signifie parapublique). Cabron s’annonce donc comme un groupe spontané et tranchant. A suivre absolument.

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