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Caldera – Centralia (EP)

Once upon the time in the East. Avant les autres il y avait Carn. Ils étaient les premiers. Sur leur tombe on aurait pu lire : “auront fait du stoner en France 10 ans trop tôt”. A Nancy comme ailleurs, les amateurs de musiques plombées n’ont pas oublié leurs précurseurs et quelques uns auront suivi les pérégrinations de leur plus fidèle rejeton, Caldera qui, depuis 2001, s’évertue à donner à leur carrière autant de sens que les concepts développés dans les paroles de Matt Pike pour High On Fire. Parti d’un stoner rock sablonneux le combo a muté en une véritable entité doom, toute entière dévouée aux abysses. Sans faire trop de bruit, ni trop de concerts, le trio a publié deux albums intéressants en 2008 et 2011, tranchant avec le son désertique de leur démo, Bison Skull datant de 2002. Abonné aux petits labels, si possible commençant par la lettre A (Atropine Records, Avant Garde Music), Caldera nous revient en 2015 avec un EP vinyle, leur grande première dans ce format, que le groupe décide de publier lui même, via une structure dédiée, au nom également placé sous le signe de la première lettre de l’alphabet : Ancient Battle Records.

Le moins que l’on puisse dire c’est que les frères Lacroix, Claude et Christophe, ne sont animés par rien d’autre que la passion : alors que le dernier concert de la formation remonte à 2013 ou que la page de leur label ne compte que 29 fans sur Facebook, Caldera se lance dans la réalisation d’un EP dont la facture, autant sonore que visuelle est de très, très bonne tenue. Deux titres, pour 20 minutes de doom instrumental et atmosphérique, naviguant à vue entre descente aux enfers et souffle d’espoir. « Centralia », le premier titre semble représenter la face sombre du disque : une bataille y fait rage, faisant, paraît-il,  référence à celle de Nancy, qui couta la vie à Charles le Téméraire en 1477. Les 13 minutes de doom belliqueux de ce morceau aux inflexions médiévales trouvent un reflet apaisé en seconde face du disque, par le truchement d’une reprise de « Garden Of Love » de la formation psychédélique de San Francisco Amber Asylum, dans laquelle a œuvré, entre autres, Steve Von Till (Neurosis) ou Chiyo Nukaga (Graves At Sea/Nooghgrush).

Comme toujours avec Caldera il n’y a rien à reprocher au combo, si ce n’est de déplorer que malgré les efforts conjugués de quelques fidèles webzines, leur musique ne touchera hélas qu’une poignée d’irréductibles, les autre n’ayant même pas conscience que le combo nancéien aurait sa place dans de nombreuses discothèques, le vinyle de Centralia bien calé entre ceux de Burning Witch et Candlemass.

 

Point Vinyle : superbe édition que ce EP 12’, pressé à 100 exemplaires 160 grammes (où sont les 20g manquants ?!) accompagné d’une pochette faite main, avec un papier de haute qualité.

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