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Castle – Welcome To The Graveyard

Nous avions croisé ces Etasuniens il y a quelques années au Desertfest de Berlin et ils nous avaient sacrément foutu la gaule avec leur doom bien trapu à l’américaine. C’était à l’époque où le groupe commençait à radiner sa bobine en dehors des circuits underground et préparait l’arrivée de « Under Siege » son dernier long format en date. Peu présents dans nos contrées, peu actifs sur les réseaux sociaux et pas poussés par une mégastructure de l’industrie phonographique, les Ricains étaient sortis de nos radars et c’est avec plaisir que nous avons appris au début de l’année que la fin de la partie silencieuse était sifflée.

Le quatrième album de la bande de San Francisco ne surprendra guère les amateurs de ce trio puisqu’il contient les ingrédients principaux de la recette qui a fait leur honorable renommée, laquelle leur permet d’afficher plus de deux-cent concerts sur leur CV et d’embarquer cette année pour une énorme tournée sur plusieurs continent durant plusieurs mois. S’illustrant dans le sous-genre doom à la sauce US en y incorporant les éléments de base de la fameuse nouvelle vague du rock lourd so British  (faites péter les vestes à patchs), Castle se distingue par une sacrée maîtrise (voire finesse) du riff ainsi que par ses vocaux féminins.

Les huit pistes enregistrées par Billy Anderson à Portland durant l’hiver (ça vend du rêve la saison froide dans l’Oregon) ne sont pas encombrées d’effets divers et variés : elles vont à l’essentiel de manière fort pertinente et évitent soigneusement de tomber dans le piège de la redondance ce qui n’était pas gagné d’avance vu le mode d’expression et la limitation de jeu imposée par le nombre de protagonistes. Mat se fait plus discret au micro sur ce coup-ci, mais il envoie une sacrée débauche de riffs bien inspirés ; « Veil Of Death » pile poil au milieu de l’album en est une bonne illustration. Le métronome Al martèle tel la mule en forçant parfois le trait comme sur « Black Widow » le morceau rentre-dedans qui sert d’ouverture à cet album. Finalement (et ouais on est des misogynes pur sucre par ici) Liz, à la basse et au chant, nous propose des plans parfois envoûtant, « Down in the Cauldron Bog », ou enragés, « Flash of the Pentagram », en se rapprochant des grandes hurleuses des années quatre-vingt comme la regrettée Wendy Orlean Williams.

Une nouvelle plaque qui tient toutes ses promesses et comble nos attentes avec justesse. Espérons qu’elle soit aussi celle de la reconnaissance pour cette formation inspirée par le monde occulte qui affronte en 2016 sa septième année d’existence car des joyaux comme le titre « Welcome to the Graveyard », empreint d’effluves seventies, ou « Hammer and the Cross », nettement plus pugnace, ça ne se trouve pas sous le sabot d’un bouc !

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